Collèges : des élèves d’origine plus favorisée dans le privé




![]() Dans le dernier numéro (septembre 2016) de la revue Éducation et Formations, quatre chercheur-euses (Pauline Givord, Marine Guillerm, Olivier Monso et Fabrice Murat) mettent en évidence la ségrégation sociale qui existe entre les collèges publics et les collèges privés. Quelques extraitsÀ la rentrée 2015, en France (métropole + DOM, sauf Mayotte), le secteur privé sous contrat représente 24 % des collèges et 21 % des élèves, proportions quasi inchangées depuis 2003. Chez les collégiens scolarisés dans le privé, la part de catégories très favorisées a gagné 7 points, passant de 30 % à 37 %. De l’autre côté, la part de collégiens ayant une origine sociale défavorisée a fortement diminué (de 25 % à 20 %), alors qu’elle est restée stable dans le public. L’écart de recrutement social moyen s’est ainsi creusé à l’avantage du privé. Un peu supérieur à 10 points en 1989, l’écart de L’étude de la distribution des collèges en fonction de la proportion d’élèves d’origine sociale défavorisée (définie par tranches de 5 points) confirme ce constat : une grande partie des établissements privés présentent des proportions comprises entre 0 % et 35 %, alors que plus de la moitié des collèges publics se trouvent dans les tranches allant de 35 % à 50 %. Croiser la contribution à l’indice d’entropie liée à la segmentation entre public et privé avec la part du privé dans l’académie fait apparaître une grande diversité des situations. À Nantes et à Rennes, où le privé est le plus fortement implanté, les écarts de composition sociale avec le secteur public sont faibles. Toutefois, à Paris et à Lille, la part du privé est très élevée et, en même temps, les écarts de composition sociale avec le public y sont les plus importants parmi l’ensemble des académies métropolitaines. Dans d’autres académies, en particulier à Besançon et à Toulouse, le secteur privé, tout en étant beaucoup moins implanté qu’à Nantes et à Rennes, est peu différent du public en termes de composition sociale. En menant l’analyse au niveau départemental, toutefois, nous pouvons mettre en évidence un groupe de treize départements où le secteur privé est à la fois très fortement implanté et très peu différent du public quant à la catégorie sociale des parents : il s’agit des départements des académies de Rennes et de Nantes (sauf la Sarthe), de quatre départements au sud du Massif central, répartis entre plusieurs académies (Aveyron, Ardèche, Haute-Loire et Lozère), ainsi que des Pyrénées-Atlantiques. |