Enseignement professionnel : les Régions en veulent toujours plus…..




![]() L’association des régions de France a publié le 8 novembre 2017 un manifeste de 18 réformes concernant notamment l’orientation des jeunes et la nature de la formation initiale en matière d’Éducation Nationale. Penchons-nous sur leurs propositions. Florilège des propositions de l’ARFIntégrer les missions d’orientation scolaire, d’informations sur les métiers et sur les évolutions d’emploi dans les missions du SPRO (service public régional d’orientation). Les professeur-e-s principaux/ales seront placé-e-s au cœur de ce service) Renforcer l’articulation lycée professionnel et entreprise par la valorisation de l’alternance, la présidence des conseils d’administration des lycées professionnels par des personnalités extérieures (à l’instar de ce qui prévaut dans les lycées agricoles). Pour SUD Éducation, transférer l’ensemble des compétences en matière de formation professionnelle initiale des voies professionnelles et technologiques aux Régions revient à abandonner l’ambition d’une scolarisation commune pour tou-te-s les jeunes. Les adolescent-es et jeunes adultes seront réduit-e-s à une fonction utilitariste si ils et elles ne peuvent prétendre qu’à des formations répondant aux besoins immédiats des entreprises d’un territoire. Cela conduira à accentuer les inégalités régionales et à offrir des formations ne permettant pas aux futur-e-s salarié-e-s d’envisager un avenir professionnel au-delà du territoire où ils et elles ont été scolarisé-e-s.L’école, l’enseignement professionnel compris, doit demeurer un espace dédié aux savoirs et au développement de l’esprit critique dans le cadre d’un projet éducatif qui prime sur l’intérêt à court terme des entreprises privées. Ces propositions ne font qu’entériner une volonté de précarisation accrue dans le marché du travail allant jusqu’à proposer des formations en CFA sans contrat d’apprentissage. ... et servent les patrons sans attendre.C’est la dernière proposition qui vient d’être reprise au LGT Jacques Monod de Lescar en Région Nouvelle Aquitaine. Le président de la chambre de commerce et d’industrie de Pau, par ailleurs représentant du MEDEF, a été élu président du conseil d’administration pendant un an comme l’autorise la loi Fillon de 2005 (le proviseur peut, au titre de l’expérimentation, proposer pour un an la présidence du CA à une personnalité extérieure). Seul SUD Education s’y est opposé. Cette volonté d’emprise sur le CA montre une fois de plus l’ambition de soumettre l’école au diktat de l’entreprise. Comme le prouve encore la charte des codes du travail du LP Savary-Ferry d’ARRAS où le MEDEF local a passé commande d’un diplôme maison (attestation de docilité à présenter lors d’entretien d’embauche aux entreprises locales) et est parvenu à l’imposer au CA qu’il noyaute. Pour rappel, SUD Éducation milite pour : • une école complètement déconnectée des aléas du monde de l’entreprise. |