Jeunesse

La jeunesse a plusieurs visages, quelques-uns seulement dans ce poème.
Délaissée par la société, elle n’a même plus de ministère dans le nouveau gouvernement...

Jeunesse

Dans l’École de la République
Derrière ses portes et ses fenêtres
Tu questionnes « Liberté, Égalité, Fraternité »

Sur la page blanche que tu ouvres devant toi
Dans ton journal, sur un écran… pour toi, pour nous
Tu écris l’avenir.

Dans la gare aux destinations lointaines
Ou par la fenêtre de la rame du RER
Tu rêves de voyages sans frontières.

Quand d’un sourire, tu laisses ta place à une personne âgée
Au milieu de notre indifférence
Tu nous donnes une leçon d’humanité

Ton rire, tes mots lancés à la volée
Emplissent les espaces trop silencieux
Et tu illumines nos routines

À la frontière tant espérée
À travers les fils barbelés dressés
Tu nous tends la main pour trouver la paix

De camp en camp, d’expulsion en expulsion
D’un centre d’hébergement à l’autre
Tu continues la route

L’École est injuste et inefficace si tu n’as pas le bon rythme
Stigmatisée, orientée, décrochée…
Tu en sors sans diplôme

Pas de qualification, des emplois précaires
Quand tu es seule, c’est la galère
Tu deviens « sans domicile fixe »

Sur les trottoirs, sur les quais du métro
Blottie sous une couverture
Tu espères une main généreuse

Et chaque matin quand le monde s’éveille
Avec son plein de promesses
Jeunesse, tu reprends courage

Mobilisation alternative, initiatives écologiques,
Engagements humanistes,
Tu te rassembles et noircis les places.

Jeunesse, nous t’avons oubliée
Nous ne regardons plus l’aurore.
Nous n’écoutons plus les matins chanter.
Notre individualisme détourne la Liberté.
Notre repli sur soi déforme l’Égalité
Nos peurs étouffent la Fraternité

Jeunesse
Toi seule peux interrompre cette boucle infernale
Si tu te conjugues à tous les temps et à toutes les personnes
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