Les élèves migrants changent l’école. Entretien avec Jean-Pierre Fournier, Cahiers pédagogiques




![]() Cahiers pédagogiques, janvier 2020, n° 558 Questions de classes : Tu as coordonné le numéro de janvier des Cahiers pédagogiques sur l’apprentissage des jeunes migrants, peux-tu nous le présenter ? Jean-Pierre Fournier : On parle beaucoup des migrants, mais le volet scolaire, au sens large du terme (dans et hors Éducation nationale) est peu évoqué. C’est paradoxal car l’école est de plus en plus présente dans le désir d’émigration et dans sa réalisation : ce n’était pas le cas lors des immigrations des générations précédentes. Aujourd’hui, les jeunes qui arrivent savent qu’il leur faudra un CAP, que l’école est un préalable au travail, au logement… et aux papiers quand ils auront 18 ans. Ce numéro des Cahiers pédagogiques rassemble une floraison de témoignages très vivants d’enseignants des classes d’accueil (nommées UPE2A) et d’enseignants bénévoles pour les élèves sans école. Pour confectionner ce numéro, nous avons eu pléthore de propositions, preuve de fourmillement d’initiatives dans ce domaine. Preuve aussi de l’inventivité pédagogique des enseignants d’UPE2A, un des secteurs les plus créatifs de l’Éducation nationale. Ce qui fait réfléchir : on peut faire le pari que ces élèves « à la marge » puissent transformer l’école – comme les élèves porteurs de handicap – et pas seulement parce qu’ils poussent à l’innovation. Mais aussi parce qu’ils sont des vecteurs d’égalité. QdC : Peux-tu nous parler de ton propre parcours sur la question des migrants et en particulier des jeunes ? JPF : J’y ai consacré le numéro spécial n° 13 de N’autre école : on est passé de la défense des parents menacés d’expulsion, en s’appuyant sur la solidarité des communautés scolaires, très réactives, à celle des jeunes venus seuls en France, scolarisés en lycée professionnel puis, aujourd’hui, « refusés d’école » pour une partie d’entre eux car leur minorité leur est déniée. Je témoigne à nouveau dans ce numéro des Cahiers pédagogiques, à partir d’une expérience renouvelée qui renforce mes activités poursuivies au sein du Réseau éducation sans frontières (RESF) : les élèves que j’ai actuellement ont une motivation et une maturité que j’ai rarement vues auparavant.
* Le sommaire du numéro : https://www.cahiers-pedagogiques.com/No-558-Les-eleves-migrants-changent-l-ecole * Pour commander : https://librairie.cahiers-pedagogiques.com/revue/786-les-eleves-migrants-changent-lecole.html
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