Subvertir la pédagogie ? Sortie du n° 38 de la revue N’Autre école





![]() Le site Questions de classe(s) était partie prenante du stage "Subvertir la pédagogie", il a logiquement participé à la confection du numéro commun réalisé par les stagiaires en prolongement de ces deux journées. Ce numéro exceptionnel est maintenant disponible et nous vous invitons à le commander et surtout à le faire connaître... Subvertir la pédagogie ? Sortie du n° 38 de la revue N’Autre école Au milieu de l’hiver dernier, un événement inhabituel dans le domaine de la pédagogie et du syndicalisme s’est déroulé à Créteil durant deux jours : des passionné-e-s de l’éducation et de l’égalité, venu-e-s de toute la France, ont débattu autour d’un thème à l’intitulé un peu provocateur : subvertir la pédagogie… avec un point d’interrogation. Riche en propositions concrètes, de l’atelier-philo à la classe inversée en passant par l’engagement collectif d’une SEGPA, ainsi qu’en aperçus originaux et en discussions sans jargon, ce numéro est maintenant disponible !
Nous vous proposons ci-dessous l’édito du n° et le sommaire complet. Prolonger l’aventure… Presque trois cents participants aux ateliers proposés lors du stage « Subvertir la pédagogie » qui s’est tenu les 30 et 31 janvier au cours de deux journées, à la Maison des syndicats de Créteil. Les participants venaient de toute la France, et si tous les âges étaient représentés, la moyenne d’âge était nettement moins élevée que d’habitude dans les assemblées militantes de ces dernières années. Les sourcils se fronceront si on ajoute qu’ils étaient « actifs et enthousiastes », ça fait « langue de bois », et pourtant c’est vrai. L’étiquetage syndical de départ (Sud Éducation, Émancipation, CNT*) ne s’est pas traduit en surenchères radicales ni dans ce verbalisme de compensation que l’on constate trop souvent. Le ton final – et dès les premiers échanges – était plutôt « je vais voir lundi si je peux lancer ça dans ma classe » ou « le journal de Rémi Hess, on va l’essayer ». Sans parler de la volonté de prolonger le stage à l’écrit, sous forme d’un numéro de N’Autre école qui en serait un compte rendu voire plus : assez logique puisque cette revue est partie prenante de ces deux journées, mais c’était inattendu de voir un comité de rédaction passer de cinq à vingt-huit personnes pour l’occasion ! Qu’est-ce qui rassemblait vieux briscards de la pédagogie (pédagogie institutionnelle, Freinet, GFEN, etc.), syndicalistes, enseignants en interrogation (ou participants de plusieurs catégories) ? La volonté de sortir d’une école qui sélectionne et laisse de côté, qui n’ose plus affirmer ses potentialités émancipatrices, certainement. Le désir de travailler en collectif, non pour écraser l’individu comme dans les modèles totalitaires qui ont si longtemps pesé sur le mouvement social, mais pour en faire une force pratique (échanger des expériences, monter des actions à plusieurs, sortir de sa petite structure) qui donne de la cohérence et donc un sens renouvelé à nos métiers. L’idée aussi de changer les rapports avec les élèves, car l’asymétrie n’est pas antinomique de l’égalité. Avec les parents des classes populaires aussi ? Ce sera certainement une piste pour un autre stage. … et continuer le combat ! Mais ce numéro n’est pas un « à l’année prochaine », il n’est pas question de rentrer dans une routine de plus qui nous verrait enchaîner les « subvertir II, III… » (« allez, faut qu’on s’y remette ! »). C’est plutôt un déploiement dans le registre de l’écrit de réflexions sur l’école telle que nous voulons la transformer plus encore que lors du stage. Certes, nous avons voulu en donner une idée dans ce qu’il avait de vivant, d’inédit (d’où ces « Paroles de stage » qui jalonnent le numéro ou le texte « Richesse des possibles », p. 39), et quelques retours sur la naissance (« Backstage forcément collectif », p. 16) ou le déroulé (« Journal de Natacha », p. 19, « Subvertir qui, subvertir quoi ? », p. 25, « Fréquences subversives », p. 49 » Ateliers philo », p. 50)**. Nous avons voulu aussi donner un écho des petites utopies qui vivent ça et là (le Lap, p. 27 et suivantes, la Freie Schule, p. 32) ou dont la naissance est attendue (Collège coopératif et polytechnique d’Aubervilliers, p. 35). Nous appuyer également sur des critiques solides de l’existant, avec un regard sur l’histoire du système éducatif (« Deux siècles de façonnage patronal », p. 9), sur son fonctionnement actuel (« Management pédagogique », « Management pédagogique et management tout court » p. 13 et 14) et sur le fonctionnement syndical aussi (« Syndicalisme et pédagogie, quel lien aujourd’hui ? », p. 6). Notre objectif avec ce numéro a surtout été d’envisager comment ça pourrait marcher autrement, dès maintenant, en fabriquant nous-mêmes et dès maintenant des lendemains sinon chantants du moins possibles : cela va de la classe inversée (p. 42) à l’expérience d’une équipe de Segpa (p. 46) : il s’agit bien de rompre avec les archaïsmes (p. 44), y compris les nôtres, et de réaffirmer par nos pratiques quotidiennes notre objectif égalitaire, ce à quoi nous aide magnifiquement Noëlle de Smet (p. 23). Car c’est bien dans une perspective sociale que ces journées « subvertives » ont eu lieu : si nous voulons faire société dans et entre nos écoles, c’est pour construire (imaginer et bricoler) une autre école, une autre société. Jean-Pierre Fournier * Outre ces trois mouvements syndicaux, le GFEN Ile-de-France, la revue N’Autre école et le site Questions de classe(s) étaient organisateurs. ** Voir aussi la rubrique « stage » du site Q2C qui s’est lancé le pari de rendre compte de ce foisonnement… Sommaire : Syndicalisme et pédagogie : quel lien aujourd’hui ? Deux siècles de façonnage patronal Management pédagogique Management pédagogique ou management tout court Backstage forcément collectif ! Mon travail… est une lutte quotidienne Journal du 31 janvier Subvertir « modestement » Portrait Noëlle de Smet, pédagogique... donc politique ! Pourquoi je fais ce que je fais Subvertir qui… subvertir quoi ? Journal de pratique de stage ! « Breaking the wall » : Comment élargir les horizons d’une classe ordinaire ? Quelques mots sur le LAP « Dessine moi un lycée autogéré » Entretien Aurélia Aurita Alternative : que fait-on à la Freie Schule in Berlin ? Comment être subversif dans l’institution ? La question de la légitimité Corps unique et autogestion Richesse des possibles Pour se faire une idée de la classe inversée... Des moyens pour subvertir et changer l’école Une équipe de Segpa fourbit l’arme du collectif Philo de l’atelier à la classe Fréquences subversives (pièce en un acte et une scène) Compte rendu de l’atelier radio en collège Une autre école Paroles de stage : Témoignages, souvenirs, découvertes... pris sur le vif Notes de lecture (livres sur l’école, histoire sociale, BD engagées, revues, littérature jeunesse) 3 Messages |