lundi, 29 mai 2023|

0 visiteurs en ce moment

 
Questions de classe(s)

La page de Alain Chevarin

Privatisations à l’université

Jusqu’en 2018, les étudiants et étudiantes qui souhaitaient ajouter à leur diplôme une attestation de leur capacité à utiliser l’anglais dans le but de communiquer à l’oral et à l’écrit avaient deux solutions : passer le Test Of English for International Communication (TOEIC), payant et organisé par la société privée américaine ETS (Educational Testing Service), prisé par les écoles de commerce ou d’ingénieurs (dont Polytechnique) ; ou passer le Certificat de compétences en langues de l’enseignement supérieur (...)

En savoir plus »
 

L’insoutenable subordination des salariés

Danièle Linhart réalise avec L’insoutenable subordination des salariés* une somme sociologique sur les façons dont le patronat capitaliste a pu assoir son emprise sur les salariés, et l’évolution de celle-ci, depuis la naissance du taylorisme à la fin du dix-neuvième siècle jusqu’aux nouvelles formes du management qui se développent depuis quelques années. Les cinquante chapitres du livre développent une analyse de ces évolutions, soutenue par de nombreux exemples précis et une foule de citations référées (...)

En savoir plus »
 

« Si l’on voulait vous enlever votre enfant...

... est-ce que vous ne feriez pas tout pour le garder ? Y compris une grève de la faim... »
Il y a deux ans, nos collègues et camarades Éric et Véronique ont recueilli Madama, un jeune migrant rescapé d’un long périple en provenance du Mali. Ils expliquent : « Nous l’avons accompagné dans tout son parcours en France : apprentissage de la langue, de la lecture, écriture, calcul, études, suivi médical, insertion dans la société française, obtention de documents d’identité, recherche d’apprentissage, (...)

En savoir plus »
 

Grenelle de l’éducation : T’en as du leadership, toi ?

Les « accords de Grenelle » négociés en 1968 avec les syndicats, s’ils avaient servi le gouvernement pour mettre un terme à la contestation de sa politique, avaient aussi permis des avancées sociales importantes (salaires, sections syndicales d’entreprise, …). Rien de tel avec le « Grenelle de l’Education » organisé ces derniers mois par Blanquer, et qui vient de rendre ses propositions. A côté d’une « opération de communication » menée à l’aide d’une quantité de personnalités et d’« experts » soigneusement (...)

En savoir plus »
 

Enfants gardés à vue : éducation ou dressage

En 2015, à Nice, un enfant de 8 ans avait été entendu par la police pour des propos qu’il aurait tenus dans son école lors de la minute de silence observée après l’attentat contre Charlie Hebdo. Au moins avait-il été convoqué seulement quelques jours plus tard et avec son père.
On ne peut que s’interroger sur la conception de la relation pédagogique que suppose, dans une situation de classe, la dénonciation à des instances extérieures d’une parole, si malvenue soit-elle, chez un élève de dix ans, et sur (...)

En savoir plus »
 

Les nouveaux chefs

Jusqu’ici, les personnels de direction de l’Education nationale (proviseurs, principaux et leurs adjoints, directeurs d’EREA, etc.) étaient recrutés par deux concours ou par liste d’aptitude parmi les fonctionnaires de catégorie A appartenant à un corps de personnels d’enseignement, d’éducation ou d’orientation (décret du 11 décembre 2001).
Un décret signé le 11 aout 2020 et passé largement inaperçu vient d’apporter une modification substantielle à ces règles pour l’accès au corps des personnels de (...)

En savoir plus »
 

Apprenantes ?

Pendant le confinement, Blanquer a décrété une opération « Nation apprenante ». Après le déconfinement, voici maintenant les « vacances apprenantes » et les « colonies apprenantes ».
Le choix de ce terme n’est pas anodin. On aurait pu attendre « éducative(s) », voire « enseignante(s) » : même l’Institut français de l’éducation (IFE), le 20 mai 2020, introduisait un long article 1 consacré à ce terme en demandant « Nation apprenante, où est passée l’éducation ? ».
Pour la plupart des dictionnaires, apprenant-e (...)

En savoir plus »
 

Confiné-e-s mais solidaires

Un exemple parmi d’autres … Ce message des camarades de RESF de l’Allier. Merci Mireille et tou-te-s les autres.
« Sur Moulins nos actions collectives ont été payantes. 9 familles (12 adultes, 8 adolescents, 13 enfants, 3 bébés) étaient confinées à l’hôtel F1 dès le 13 mars, sans accès pour cuisiner, sans frigo, sans table, sans chaises, sans possibilité de laver le linge, avec contacts impossibles à restreindre dans les couloirs d’un hôtel qui continue d’accueillir des clients ! Et les virus qui (...)

En savoir plus »
 

Covid-19 : repolitiser la crise

Dans la crise sanitaire et sociale liée au coronavirus que nous traversons, à première vue les flottements, l’impréparation, les contradictions dans la gestion de la pandémie donnent une impression d’incompétence des pouvoirs publics ; la pénurie, plus d’un mois après le début officiel de l’épidémie, de produits aussi faciles à fabriquer que des masques ou des solutions hydro-alcooliques semble traduire une incapacité du gouvernement à prendre des mesures efficaces.
Certain-e-s politicien-ne-s se sont (...)

En savoir plus »
 

Elèves au pain et à l’eau

2 enfants ont été mis au pain et à l’eau à l’écart de leurs camarades faute de paiement de la cantine. SUD éducation 03 s’est adressé à l’Inspectrice d’Académie de l’Allier à ce sujet.
Montluçon, le 16 septembre 2019 A l’attention de madame l’Inspectrice d’Académie - DASEN de l’Allier Objet : enfant privé de cantine à Saint Pourçain sur Sioule Madame l’Inspectrice d’Académie, Nous avons appris que deux enfants de l’école primaire publique Marcelin Berthelot de Saint Pourçain sur Sioule ont été mis à l’écart de (...)

En savoir plus »
 

Réforme de la justice des enfants

Communiqué de presse de 15 organisations syndicales, professionnelles et associatives en réponse au projet ministériel de réforme de la justice des enfants.
Les premières annonces concernant la réforme de la Justice des Enfants sont intervenues le 14 juin dernier, dans la presse. La Garde des Sceaux entend soumettre son projet, dès le 1er juillet prochain, au Conseil d’État pour validation dans l’objectif de le déposer devant le Parlement avant le 23 septembre 2019, date à laquelle l’habilitation de (...)

En savoir plus »
 

Jusqu’où iront-ils ? ... Jusqu’où irons-nous ?

Le projet de loi Blanquer « pour une école de la confiance », tel qu’adopté en procédure accélérée par l’Assemblée nationale, avec sa sélection sociale aggravée et ses mesures de mise au pas des personnels, ne leur suffisait pas.
Lors du passage du projet devant le Sénat, le 21 mai, la droite y a ajouté une série de mesures encore plus antisociales et contraignantes.
Reprenant la loi Ciotti de 2013, qui avait été abrogée, l’actuel projet de loi prévoit la suspension des allocations familiales en cas (...)

En savoir plus »
 

« L’art d’être français » ?

A l’écoute de l’intervention du président Macron le 25 avril, à côté des menues mesures concrètes annoncées, des mots-clés se détachent du discours et dessinent un cadre idéologique : « élitisme », « travail », « famille », « impôt », « nation », « frontières ». Les phrases qui accompagnent ces mots, loin de le contredire, éclairent ce cadre et ne peuvent qu’inquiéter celles et ceux qui rêvent d’égalité, d’ouverture, de solidarité, et aimeraient les voir fleurir dans leur enseignement. Le président, lui, affirme son (...)

En savoir plus »
 

Surdoué-es, le retour

Pendant plusieurs décennies du vingtième siècle, pour désigner des élèves manifestant des capacités au-dessus de la moyenne, on parlait d’élèves « surdoué-es ». Le terme, créé dans les années 1930 mais réservé d’abord au domaine sportif, est généralisé à partir de 1970 pour les enfants dont les résultats atteignent 125 ou 130 points aux tests de QI, le Wisc (Wechsler Intelligence Scale for Children) en particulier.[1]
Mais le terme de « surdoué » renvoyait à cette idéologie des « dons » pétrie d’innéisme et de (...)

En savoir plus »
 

Le droit de se former

Quand on parle de formation des enseignant-es, on pense spontanément à la formation initiale. Pourtant la formation continue, outre qu’elle est un droit, est une nécessité qui mériterait d’être examinée de plus près et défendue avec vigueur tant elle a été, elle aussi, réduite ou détournée ces dernières années. Il ne s’agit pas de dire « c’était mieux avant » : l’école capitaliste a toujours trouvé des moyens divers pour mal traiter ses personnels, mais les luttes font que, sur certains points, des périodes ont (...)

En savoir plus »
 

« Égale dignité », qu’ils disaient …

Défendant, dans une tribune au Monde du 5 mars, la « réforme ambitieuse » de la voie professionnelle du lycée qui doit entrer en vigueur en septembre prochain, la présidente du Conseil supérieur des programmes, Souâd Ayada, pose une vraie question : « Que doit-on absolument enseigner aux élèves de CAP et de 2de professionnelle au titre de leur formation générale ? ».
Mais la réponse est plus qu’inquiétante : « Les enseignements généraux verront sans doute leur importance rehaussée s’ils sont davantage (...)

En savoir plus »
 

Nous ne traverserons toujours pas la rue

La nomination pour trois ans, par détachement, à compter du 5 novembre, d’un officier de gendarmerie comme proviseur adjoint d’un lycée de Seine-Saint-Denis a légitimement suscité l’émotion des personnels pour son aspect sécuritaire.
Mais un autre aspect apparait aussi : si la moitié de son temps sera dédiée à la sécurité, l’autre moitié sera, d’après le rectorat, « consacrée à des missions classiques de proviseur adjoint ». Et revoilà, mais cette fois-ci dans l’Éducation nationale, la traversée de la rue chère (...)

En savoir plus »
 

Pourquoi nous ne traverserons pas la rue

2 600 postes d’enseignant-e-s du second degré et 400 postes de personnels administratifs supprimés, c’est un nouveau coup dur contre l’école publique. Mais on aurait tort de ne voir que cet aspect des choses. Car les mesures annoncées par Blanquer vont bien au-delà d’un simple serrage de ceinture. Elles représentent aussi la poursuite d’une totale remise en question de la conception du travail fondée sur la loi sociale et la solidarité, au profit d’un néolibéralisme complètement décomplexé. En effet (...)

En savoir plus »
 

Pour une autre formation professionnelle

Il y a presque quarante ans, sous Giscard, la direction de la puissante fédération syndicale de l’Education nationale, la FEN, après avoir négocié avec le patronat français (CNPF et CGPME), signait avec le ministre de l’Education nationale Christian Beullac les accords instaurant les « séquences éducatives en entreprise » pour les élèves de l’enseignement professionnel. Cette convergence d’intérêts sur fond de libéralisme naissant marquait le début d’une nouvelle donne dans l’opposition traditionnelle entre (...)

En savoir plus »
 

Parcoursup ou le bel été

Le ministre Blanquer l’a dit ce 22 mai : « Nous savons que plus de la moitié des élèves auront une réponse positive dès aujourd’hui (…), ce soir à 18 heures ». Il semble content. Pourtant, comme l’écrit le même jour le magazine Challenges, cela signifie que « 400.000 seront sans affectation mardi soir, contre 110.000 sur Admission Post Bac, l’année dernière », et devront donc attendre. Et attendre, pour certain-e-s, longtemps, puisque les autres résultats arriveront par étapes jusqu’au … 21 septembre (le (...)

En savoir plus »
 

Neurosciences vs éducation ?

Organisée par l’Association pour la psychanalyse (APLP) et son président Gérard Pommier, avec le collectif des 39 contre la nuit sécuritaire et quelques personnalités, une réunion a rassemblé près de 150 personnes le 24 mars à Paris dans le cadre du Printemps citoyen 2018 et de la 6e édition de la « Nuit des débats »*. Son objectif : développer la protestation, déjà lancée par une pétition, contre la présence hégémonique de neuroscientifiques dans le Conseil scientifique de l’Education nationale, créé début (...)

En savoir plus »
 

Nous ne sommes toujours pas programmé-e-s

Dans un précédent article, j’analysais les ressorts idéologiques et politiques qui conduisent aujourd’hui à une création exponentielle d’écoles privées hors contrat. J’écrivais « L’attrait actuel pour les neurosciences, dû à leur popularisation hors du domaine scientifique, donne un aspect pseudo-scientifique à cette volonté de laisser se développer les capacités “naturelles” des enfants. » C’est cet aspect qu’examine l’article ci-dessous.
Nous ne sommes toujours pas programmé-e-s
Dans l’abondante publication (...)

En savoir plus »
 

Montessori et le Bon berger

La « pédagogie Montessori » connait actuellement une vogue très importante, essentiellement à travers la création de dizaines d’écoles privées hors contrat qui s’en réclament. Mais ce qui fait son attrait repose essentiellement sur deux aspects : d’une part le caractère « naturel » revendiqué à travers l’attention portée au développement des sens de l’enfant ; d’autre part la « technique » mise en œuvre, dont l’attractivité est renforcée par l’intense promotion commerciale dont le « matériel Montessori » est (...)

En savoir plus »
 

Des fois, la lutte paie

(photo des migrants sur le campus de la fac de lettre à Clermond Ferrand. photo de Rémi Dugne)
Après plus de trois semaines d’occupation des pelouses de la fac de Lettres de Clermont-Ferrand (voir article précédent), les quelque cent vingt réfugié-e-s, dont une cinquantaine d’enfants, ont pu lever le camp ce matin : les services de la préfecture ont (re)logé tout le monde, sans effectuer le tri initialement prévu de ceux et celles qui avaient « vocation » (sic) à être accueillis.
L’opération menée le (...)

En savoir plus »
 

Nos élèves n’ont pas vocation à dormir dehors

A Clermont-Ferrand, pendant tout l’été, elles et ils ont cherché un endroit où s’abriter. Puis elles et ils se sont regroupé-e-s et ont posé des tentes sur les pelouses de la Place du 1er mai, mais se retrouvent à vivre sous de minuscules toiles de tentes, sans eau ni toilettes.
Mardi 3 octobre avec l’aide des militant-e-s de RESF et d’étudiant-e-s, 60 adultes et 40 enfants, en majorité des demandeurs d’asile en attente de rendez-vous, ont "déménagé" et sont venus s’installer sur les pelouses de la (...)

En savoir plus »
 

Si l’école faisait son travail

Le Medef vient de lancer sa campagne sur l’éducation par ce slogan : « Si l’école faisait son travail, j’aurais du travail ! ».
L’ignominie du procédé* ne vaut pas un long article. Deux phrases simplement :
Mieux que les discours, ça indique clairement ce que le Medef et le gouvernement à sa botte nous préparent.
Ça montre une fois de plus l’impérieuse nécessité de lutter ensemble, secteur privé et secteur public, contre chaque mesure prise par ou pour ces gens-là.
* : aux dernières nouvelles, (...)

En savoir plus »
 

Ecoles privées hors contrat contre l’école publique

Bien qu’elles soient ultra-minoritaires en France, le développement des écoles privées hors contrat est aujourd’hui une réalité. Aux écoles intégristes (essentiellement catholiques, ne l’oublions pas...), s’ajoutent aujourd’hui des établissements se revendiquant d’une "autre pédagogie". Les enjeux sont multiples : économiques (pour les ultra-libéraux, comme la Fondation pour l’école, qui défendent le Chèque éducation), politiques (pour les ennemis du service public et de son idéologie "égalitariste"), sociaux (...)

En savoir plus »
 

Nouvelle attaque contre l’école publique

La fondation CitizenGO, créée à Madrid en 2013, diffuse par voie de pétitions initiées sur Internet via sa « plate-forme de participation citoyenne » les idées réactionnaires de ses membres sur toutes sortes de sujets, avec une prédilection pour ce qui touche à l’orientation sexuelle (voir par exemple sa campagne actuelle « Stop à l’endoctrinement LGBT dans l’UE ») et à la défense de la famille (qui « est l’élément naturel et fondamental de la société »).
Sa branche française, CitizenGO France, vient de (...)

En savoir plus »
 

Un plaidoyer intelligent pour l’école du néo-libéralisme

Compte-rendu du livre d’Alain Bouvier : Pour le management pédagogique : un socle indispensable (Berger Levrault)
Au fil de ses 400 pages et de ses 17 chapitres divisés en 130 sections, le livre de l’ancien recteur Alain Bouvier, Pour le management pédagogique : un socle indispensable, impressionne par la précision, la richesse et le sérieux du propos, qui tranche avec les discours à l’emporte-pièce de nombre de je-sais-tout. Et qui ne serait intéressé par un livre de ce haut-fonctionnaire qui se (...)

En savoir plus »
 

Un CAP pour tou-te-s ?

Le développement récent en France du homeschooling (enseignement à la maison, autorisé par la loi en France sous certaines conditions) a répandu dans la population l’idée que les parents, quelle que soit leur formation -ou leur absence de formation-, étaient aptes à instruire eux-mêmes leurs enfants. Du moins les parents qui instruisent leurs enfants à la maison ne se voient pas (pas encore ?) délivrer pour autant un diplôme d’enseignant-e.
Un pas supplémentaire dans la déprofessionnalisation des (...)

En savoir plus »
 

Priorité

S’il y a un élément remarquable dans la politique éducative des gouvernements qui se succèdent, c’est bien la continuité. Qu’on en juge.
En 2012, Hollande et son ministre Peillon placent le quinquennat qui s’ouvre sous le signe de la priorité à l’éducation.
En 2013, priorité encore, mais au premier degré.
En 2014, priorité toujours, mais à l’éducation prioritaire seulement, avec la création des REP.
En 2015, création des REP+, qui, représentant désormais la priorité, concentreront les « nouveaux moyens ». (...)

En savoir plus »
 

"Devoirs faits" ?

C’est dit, le nouveau ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer veut « changer la vie de famille ». Pour cela, il a décidé de lancer dès la rentrée le dispositif « devoirs faits » : à l’école comme au collège, les devoirs devront « pouvoir être faits au sein de l’établissement grâce à un temps d’étude accompagnée » et les élèves rentreront alors chez eux « devoirs faits ». Le programme électoral d’En marche ! prévoyait déjà : « Nous proposerons à tous un accompagnement après la classe. Au collège, nous (...)

En savoir plus »
 

Ognon

Le fait que, en ce mois de mai 2017, vingt-sept ans après la publication des « rectifications orthographiques » recommandées par le Conseil supérieur de la langue française en 1990 et insérées par Darcos dans les programmes scolaires en 2008, une chroniqueuse de télévision en mal de buzz ait vivement reproché à l’ex-ministre de l’éducation Vallaud-Belkacem cette prétendue « réforme de l’orthographe » est révélateur de deux phénomènes inquiétants, l’un sociétal, l’autre politique.
D’une part, cela témoigne de (...)

En savoir plus »
 

Quand nos élèves dorment dans la rue

A Clermont-Ferrand comme ailleurs, la situation des sans-papiers reste insupportable. Mais ce qui est le plus dramatique, c’est l’accroissement du nombre de familles et de mineurs isolés que l’hébergement d’urgence n’accueille plus, faute de places. Ou plus exactement faute de créer les places nécessaires (il y a dans la ville de nombreux bâtiments vides, sans compter les quelque 8000 appartements inoccupés).
A chacune de ses réunions hebdomadaires, le Réseau Education Sans Frontières (RESF) (...)

En savoir plus »
 

"Qui veut tuer l’école ?"

C’est sous ce titre qu’était lancé ce 22 mars un débat sur l’école dans l’émission « L’heure des pros » de la chaîne Cnews * animée par Pascal Praud. Et d’emblée le ton est donné par l’animateur : « Il suffit de lire un texte d’un ado pour comprendre le désastre », « le niveau s’effondre ». Et la question qui tue : « Et si c’était volontaire ? ».
Cinq invité-e-s : Jean-Rémi Girard, vice-président du Snalc, Jean-Paul Brighelli, « du Point » (c’est ainsi qu’est présenté le polémiste bien connu), Anne Genevard , députée (...)

En savoir plus »
 

Qu’est-ce qui ne va pas avec l’arabe à l’école ?

Nous publions en billet de Une ce texte de Françoise Lorcerie, Directrice de recherches au CNRS (IREMAM), Aix-en-Provence, paru précédemment dans l’Antidote n° 20 du site des Cahiers pédagogiques*.
L’enseignement de la langue arabe en France a fait l’objet d’une vive polémique au printemps 2016. Il n’y a pourtant rien de nouveau à cet enseignement, très ancien en France. Sur cette question, il semblerait bien que les peurs l’emportent sur les mensonges.
«  Vous introduisez officiellement l’étude de (...)

En savoir plus »
 

Le before de ton avenir

« Organise le before de ton avenir », c’est le slogan qui sert à promouvoir, sur les réseaux sociaux, O21 (S’Orienter au 21e siècle), le nouveau rendez-vous créé par Le Monde avec des grandes écoles de management, de commerce et de technologie et sous le haut patronage du ministère de l’Éducation nationale « afin d’aider lycéens et étudiants à comprendre le monde de demain pour faire les bons choix aujourd’hui. ». Quatre villes, Lille, Cenon, Villeurbanne et Paris, accueillent ces « rendez-vous » avec « des (...)

En savoir plus »
 

Le Système et les systèmes

« Le Pen, Mélenchon, Macron : en quoi consiste ce fameux “système” auquel tous s’opposent ? » demandait le 5 février un article du Monde à propos de l’usage de ce terme par des candidats à la présidentielle aussi différents. Nos élèves ont dû avoir l’impression de se trouver en terrain connu, tant le terme, comme son pendant « antisystème », est omniprésent sur les réseaux sociaux, depuis notamment que Dieudonné l’a vulgarisé en l’associant à son geste de la « quenelle » présenté comme un « geste anti-système ». (...)

En savoir plus »
 

Quand des profs démissionnent

Un récent rapport du Sénat (1), à côté d’appréciations éloignées des nôtres sur la politique éducative du quinquennat (« émet de fortes réserves quant à la poursuite de la politique des recrutements massifs », « fuite en avant budgétaire », « Apprenez-leur donc à lire, à écrire et à compter. […] C’est la base de tout. »), fournit quelques données chiffrées intéressantes.
En particulier, il présente un tableau du nombre des démissions d’enseignant-e-s et de son évolution entre 2012-2013 et 2015-2016. On note alors (...)

En savoir plus »
 

Horreur : un prédicat !!!

Après un certain nombre de sites et de blogs qui avaient déjà sonné le tocsin, Le Parisien vient de publier sur son site, le 7 janvier, pas moins de trois articles à la tonalité alarmiste sur de « nouvelles règles de grammaire » : « Nouvelles règles de grammaire : on y perd son latin », « Nouvelles règles de grammaire : des parents désorientés » et « Nouvelles règles de grammaire : le pour et le contre ». De quoi peut-il bien s’agir pour susciter une telle anxiété ? De l’ajout à la terminologie grammaticale (...)

En savoir plus »
 

Conte de Noël

Il était une fois une ministre de l’Education nationale, prénommée Najat, qui avait envoyé sur Twitter un message aux élèves et aux personnels pour leur souhaiter de « bonnes vacances » et « de belles fêtes ». Elle avait même accompagné son message d’un sapin de Noël et d’une vidéo de chatons coiffés de bonnets de Père Noël rouge et blanc.
Dans les heures et les jours qui ont suivi, des internautes se sont déchainés dans des tweets rageurs, non pas parce qu’elle avait, ce faisant, négligé la laïcité de l’école (...)

En savoir plus »
 

Dictée et orthographe

« Le niveau en orthographe des écoliers français plonge », titrait le « journal de référence »(1) ce 9 novembre. Ce cri d’alarme était motivé par la publication le même jour d’une étude du service statistique du ministère de l’Education nationale qui compare les performances des élèves de CM2 confrontés à la même dictée-type en 1987, en 2007 et en 2015.
De fait, le nombre d’erreurs constatées passe de 10,6 en moyenne en 1987 à 17,8 en 2015, ce qui mériterait une réflexion sérieuse sur la question. Mais ce (...)

En savoir plus »
 

"Ni rire, ni pleurer, ni haïr. Comprendre"

La presse a abondamment relayé ces derniers temps une série de violences survenues aux abords ou à l’intérieur de plusieurs lycées. Disons clairement pour commencer que toutes ces violences ne doivent pas être tolérées.
Mais si on veut que ces condamnations ne soient pas de simples déclarations politiciennes, et soient au final accompagnées de mesures efficaces, il vaut mieux savoir exactement de quoi on parle.
En premier lieu, il faut distinguer les violences survenues aux abords des établissements (...)

En savoir plus »
 

Ça y est, les revoilà !

Ce lundi, dans nos classes, des élèves vont encore demander « mais pourquoi les enfants sont en danger ? », avec ce sentiment inquiétant que quelque chose leur échappe. Et ceux et celles qui ont vu naguère leurs parents défiler contre la loi Travail en scandant « On lâche rien » ont entendu dimanche ce même slogan repris sous les bannières bleues et roses, de quoi plonger dès le plus jeune âge dans une confusion savamment entretenue.
On aurait pu croire la « Manif pour tous » disparue, après deux années (...)

En savoir plus »
 

Equité et égalité

Chronique « Nos mots et les leurs » n° 9
Depuis que le penseur libéral Alain Minc l’a mise à la mode il y a vingt ans comme « nouveau maître mot »1, l’équité s’insinue dans tout le discours social comme substitut de l’égalité.
Ainsi, pour Sarkozy2, c’est le souci de l’ « équité » qui commandait la réforme des retraites de 2010, ou l’imposition des indemnités versées aux accidentés du travail, ou en 2007 une exonération d’impôt au bénéfice des chefs d’entreprise, ou … la réforme du sport de haut niveau.
Mais les (...)

En savoir plus »
 

Attaque contre l’école laïque

Le pape « progressiste » François s’en est pris ce dimanche aux manuels scolaires français. Sur la foi des propos d’un parent d’élève qu’il aurait rencontré, il accuse ceux-ci de propager un "sournois endoctrinement de la théorie du genre", cette abomination « contre les choses naturelles », et ce faisant de mener rien de moins qu’une véritable « colonisation idéologique ». Le caractère incongru de cette attaque surprise (mais la veille, en Géorgie, le pape s’en était déjà pris à la prétendue « théorie du (...)

En savoir plus »
 

Projets pédagogiques et pédagogie de projets

Elaborer un projet pédagogique, c’est anticiper ce que pourra être le cours, la séquence, la semaine ou le trimestre, c’est organiser les apprentissages en fonction d’un objectif pédagogique et donc en fonction des élèves et de ce qu’ils sont réellement, c’est donner du sens pour les élèves à ce qu’on va faire puisqu’ils et elles peuvent se projeter dans le travail à venir.
Certes, il existe une grande différence entre la simple planification des cours et le projet de longue haleine élaboré avec les élèves (...)

En savoir plus »
 

A propos des langues anciennes au collège

Les conflits souvent vifs et passionnés, voire passionnels, qui entourent la réforme actuelle de l’enseignement au collège des langues anciennes, supprimées en tant qu’options pour être intégrées à l’EPI (enseignement pratique interdisciplinaire) « Langues et cultures de l’Antiquité », invitent à un examen critique de la situation.
Etat des lieux La part d’élèves qui étudiaient les langues anciennes en 2014-2015 : Latin : 5e 20,1 % 4e 17,8 % 3e 15,8 % 2eGT 5,4 % 1e GT 4,7 % T GT (...)

En savoir plus »
 

Sous la plage, les pavés

Quelques femmes dans une tenue de bain inédite en France semblent, si on en croit la dimension politique et médiatique prise par le phénomène, le problème principal du pays actuellement. L’affaire du « burkini » apparaît ainsi comme un excellent moyen de détourner la population des questions sociales et politiques essentielles. Mais elle est aussi un indicateur précieux – et en l’occurrence inquiétant – de l’évolution de notre société.
En effet, si les interventions des responsables politiques sur le (...)

En savoir plus »
 

Science et croyance à l’école

L’historien des sciences québécois Yves Gingras a publié cette année « L’impossible dialogue, sciences et religions » (1), ouvrage volumineux dans lequel il fait un examen critique des relations entre sciences et religions – en se limitant pour l’essentiel aux religions chrétiennes – depuis la condamnation de Copernic en 1616 (il y a exactement 400 ans cette année) jusqu’aux courants créationnistes actuels.
Cet ouvrage arrive à point pour nous rappeler qu’on assiste depuis quelques décennies à une remise (...)

En savoir plus »
 

Laïcité vs terrorisme ?

Faute de pouvoir empêcher les replis identitaires, version d’extrême droite ou version djihadiste, et leurs dérives criminelles une fois que la fascination, la peur ou le ressentiment ont saisi les esprits, on peut essayer de les prévenir. Cela nécessite de promouvoir une vision du monde aux antipodes de ceux-ci. Dans cette optique, la laïcité, principe de séparation du politique et du religieux, devrait occuper une place de choix dans la société et de manière privilégiée à l’école.
La laïcité n’est (...)

En savoir plus »
 

La « bourde du ministère », ou compétence et lutte des classes

Le jour de l’épreuve de philosophie du baccalauréat, le site du Figaro publiait un article titré « La bourde du ministère de l’Éducation nationale sur les sujets de philo du bac », accompagné d’un portrait de la ministre Vallaud-Belkacem légendé « Une édition 2016 qui commence mal... ».
De quoi s’agissait-il ? En fait, le ministère a envoyé aux journalistes les sujets de philosophie sortis la veille en Guyane, et a rectifié son envoi quelques minutes plus tard. Voilà ce que l’article n’hésite pas à (...)

En savoir plus »
 

Loi Travail : le 14 à Paris, et après on continue

Pour la première fois depuis longtemps, il paraît possible de gagner une bataille essentielle contre une loi de régression sociale qui constitue une attaque frontale des droits des salarié-e-s. De nombreux indices le montrent : la faiblesse d’un gouvernement sans majorité à l’Assemblée ni dans la population, le maintien d’un niveau de mobilisation qui, s’il n’est pas énorme, ne faiblit pas depuis trois mois, l’unité des principaux syndicats de lutte, la multiplication plus récente des actions locales de (...)

En savoir plus »
 

Avis et opinion

Avis et Opinion
« Je peux bien penser ce que je veux ! » est un élément défensif récurrent chez les élèves confrontés à la remise en question de leur opinion. Ils ont raison au plan juridique : la déclaration universelle des droits de l’homme stipule dans son article 19 que « tout individu a droit à la liberté d’opinion ». Ils ont tort en termes d’apprentissage, si du moins on assigne à l’enseignement le développement de l’esprit critique et de la pensée rationnelle. L’opinion dans le domaine scolaire est (...)

En savoir plus »
 

Métier et profession [Nos mots et les leurs]

« Enseignant, un métier qui s’apprend », scandaient les manifestant-e-s contre la destruction de la formation professionnelle des enseignants il y a quelques années. Ils commettaient là une funeste erreur, car ils donnaient paradoxalement raison à ceux qui, de Darcos à Sarkozy, prétendaient qu’un apprentissage « sur le tas » par imitation d’un « tuteur » chevronné suffirait pour devenir enseignant, et qu’on pouvait donc supprimer la formation dispensée par les IUFM et les universités.
C’était là en effet, (...)

En savoir plus »
 

« Droit à » et « droit de »

"M’enfin, j’ai bien le droit !"
En 1948, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme proclamait (article 23) : « Toute personne a droit au travail ».
En 2000, la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, proclamée en 2007 en même temps que le traité de Lisbonne, stipule (article 15) : « Toute personne a le droit de travailler ».
Entretemps, la pensée libérale a étendu son emprise.
Il y a en effet entre ces deux formulations une différence fondamentale : « droit au travail » signifie (...)

En savoir plus »
 

Élève, individu et personne

Nos mots et les leurs
Des définitions …
Individu : Être vivant ou végétal, distinct et délimité. Élément d’une population statistique. (Larousse)
Personne : Être humain. Être singulier universel, conscient de lui-même, doué de raison et de volonté. (Académie)
Parler d’ « individu », c’est se situer dans une perspective de simple dénombrement : l’individu, objet d’un ensemble prédéfini, est ici le « un » dans une collectivité, membre d’un collectif abstraction faite de sa particularité.
Parler de « personne (...)

En savoir plus »
 

Après ce 13 novembre...

Nous essayons de penser, en tant qu’individus et en tant que collectif notre position dans la société et l’action qu’il nous semble plus nécessaire encore de mener.
C’est en ce sens qu’a été écrit le texte qui suit ainsi que " Un soir", "Attentats, nous ne savons plus que dire, que faire. Est-ce trop tard ?", "Que dire qui ne soit un inutile ajout ?" et "Demain lundi, demain la vie".
Nous les publions respectivement dans les rubrique "En lutte", "Pédagogie" et "Débats et alternatives" sachant (...)

En savoir plus »
 

Remédiation : chronique "Nos mots et les leurs"

L’Éducation nationale a introduit récemment dans les Instructions officielles le néologisme « remédiation ».
Dans le BOEN n° 33 du 20 septembre 2007, reprenant le JO du 16 juin 2007, la Commission Générale de Terminologie et de Néologie a publié un texte définissant la « remédiation » : « Mise en œuvre des moyens permettant de résoudre des difficultés d’apprentissage repérées au cours d’une évaluation. […] La "remédiation" doit être distinguée du "rattrapage", qui consiste en une remise à niveau des (...)

En savoir plus »
 

« Égalité des chances » : chronique "Nos mots et les leurs", Alain Chevarin

Dans son souci de faire « renaîtr[e] les élites véritables », Pétain déclarait en octobre 1940 : « Le régime nouveau […] ne reposera plus sur l’idée fausse de l’égalité naturelle des hommes, mais sur l’idée nécessaire de l’égalité des chances données à tous les Français de prouver leur aptitude à servir ».
Trois décennies plus tard, ce sont les libéraux qui théorisent les « inégalités justes » et la notion d’« égalité des chances » devient la clé de la « société libérale avancée » voulue par Giscard d’Estaing. La (...)

En savoir plus »
 

« Transmission du savoir » : chronique "Nos mots et les leurs", Alain Chevarin

On transmet un patrimoine, des valeurs, un pouvoir, c’est-à-dire quelque chose d’intact (au sens étymologique de « non touché »). On peut transmettre un message, une lettre, un ordre, c’est-à-dire quelque chose qu’on n’a, en principe, pas modifié. De même pour un ballon dans un match de football, un mouvement dans un système mécanique simple. On ne transmet pas des savoirs, encore moins « le » savoir : le savoir acquis n’est jamais exactement le même que celui qui a été professé. L’élève aura des savoirs (...)

En savoir plus »
 

Chronique "Nos mots et les leurs" : Échec scolaire

Jusque dans les années 1960, l’échec scolaire n’existe pas. Les deux ordres scolaires qui coexistent – l’école primaire jusqu’au certificat d’études pour les catégories populaires et le lycée, incluant les « petites classes » de la onzième à la sixième, pour la bourgeoisie – conduisent les élèves jusqu’au bout du cursus correspondant à chaque classe sociale, et quelques « enfants du peuple » bénéficient même d’une promotion – le fameux « ascenseur social » – soit dans leur filière (école primaire supérieure ou (...)

En savoir plus »
 
 
Soutenir par un don