1700 amendements ! En se jetant avec frénésie dans l’examen du projet de loi gouvernemental « confortant le respect des principes républicains », les députés, dans le contexte d’une crise sanitaire inédite, manifestent une curieuse conception de l’urgence. Cette loi, censée lutter contre un hypothétique séparatisme assimilé au terrorisme, cible pour une large part l’école considérée comme la source du mal ; coupable, lorsqu’elle laisse se développer l’instruction en famille (IEF) mais coupable également (...)
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Un détail qui ne relève sûrement pas du hasard : alors que le projet de loi « confortant les valeurs républicaines » aura pour effet, s’il est adopté, de supprimer l’instruction en famille, il ne touche en rien au statut de l’enseignement privé hors contrat. Celui-ci pourra toujours ouvrir une école sur une simple déclaration aux autorités alors que les familles devront se soumettre à une autorisation annuelle, arbitraire par principe. Un privilège qui interpelle, notamment lorsqu’il concerne les (...)
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« La liberté de conscience, la liberté d’expression ? A condition de penser comme moi ». Cette conception très particulière d’une liberté fondamentale, la secrétaire d’état à la Jeunesse et à l’Engagement (!) Sarah El Haïry, a eu l’occasion de la développer dans le cadre d’une rencontre nationale autour de la question des religions dans la société, organisée par la Fédération des centres sociaux, à Poitiers, le 22 octobre.
Une rencontre qui ne s’est pas déroulée comme prévu par la secrétaire d’état, découvrant (...)
Le pire de la laïcité, le pire de la république, le pire de l’école : le 2 novembre, 12 millions d’élèves au garde-à-vous (et sans doute aux accents de la Marseillaise selon la complaisance des chefs d’établissement) sont censés rendre hommage à Samuel Paty. En réalité, un hommage cadenassé, tel que voulu par Blanquer dans une sidérante déclaration : « Nous n’accepterons pas que la minute de silence ne soit pas respectée (…) S’il y a des problèmes, les équipes Valeurs de la République (oui, ça existe…), qui (...)
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Ecole de la république…
« La morale enseignée à l’école est une morale civique en lien étroit avec les principes et les valeurs de la citoyenneté républicaine et démocratique ». Avec 46 occurrences pour république, républicain, les programmes d’EMC (éducation morale et civique) des cycles 2, 3, 4 donnent d’emblée le ton : pour les élèves, une formation morale et civique fortement encadrée, balisée par des références à un régime politique dont la présence envahissante dans un cadre scolaire n’est jamais remise (...)
Un récent rapport d’Eurydice, le réseau européen des systèmes éducatifs, confirme le très médiocre niveau de rémunération des enseignants français. En Europe de l’Ouest, délimitation géographique seule vraiment pertinente, ces derniers, avec un salaire de départ tournant autour de 27 ou 28 000 euros sont nettement moins payés que leurs voisins : 50 000 euros en moyenne en Allemagne, en Norvège et au Danemark ; entre 30 et 40 000 euros en moyenne en Belgique, aux Pays Bas, en Irlande, en Finlande, en Suède, (...)
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L’école obligatoire à 3 ans ? En quelques mots, dans le cadre d’une allocution à la tonalité hargneuse et agressive, Macron a tiré un trait sur une liberté fondamentale – et, sauf erreur de ma part, constitutionnelle – celle qui confie aux parents le libre choix de l’éducation de leurs enfants. Une liberté certes souvent formelle, de plus en plus réduite par les prétentions extensives d’une administration brutale et autoritaire mais que même le régime de Vichy avait respectée.
Comme on en a pris (...)
Imagine-t-on en Belgique, aux Pays-Bas, au Danemark, en Espagne ou ailleurs un ministre de l’Education demandant aux élèves de porter une tenue monarchique ? La proposition déclencherait aussitôt un irrépressible éclat de rire accompagné d’un légitime questionnement sur la santé mentale de son auteur. Nulle réaction semblable en France où la suggestion d’une tenue républicaine dans les établissements scolaires est au contraire accueillie avec le plus grand sérieux, avec une forme de componction, confirmant (...)
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Un virus peut-il avoir la peau du SNU ? Par un communiqué officiel en date du 11/08/2020 le gouvernement annonce que « l’impact de la crise sanitaire sur l’organisation du SNU ainsi qu’un contexte épidémique trop incertain contraignent à annuler le séjour de cohésion en 2020. » Avant de s’empresser d’ajouter que « le SNU est toujours d’actualité » et qu’il [le gouvernement] présentera « son plan de marche pour le SNU 2021 à la rentrée ».
Même si cette annulation a des allures de reculade, elle ne doit pas (...)
Et pendant l’épidémie, le SNU (service national universel) continue. Frayeur sanitaire, conséquences économiques et sociales non encore pleinement mesurables mais qu’on sait douloureuses : rien n’arrête la marche en avant d’un projet qui paraît chaque jour toujours plus surréaliste. Comme s’il n’y avait pas d’autres urgences, les services de l’Education nationale n’en continuent pas moins de recevoir les inscriptions des volontaires (s’il s’en trouve), prolongeant la date d’inscription du 5 avril au 5 (...)
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En novembre dernier, une rapide note de synthèse de l’INJEP (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire) sur les « premiers enseignements de la phase de préfiguration » du SNU avait été grossièrement détournée et récupérée par les initiateurs du SNU (Attal au premier rang) qui avaient voulu y voir la marque d’un franc succès du dispositif auprès des jeunes. Omettant au passage de préciser que cette préfiguration (en juin 2019) ne concernait que des volontaires. Las, aujourd’hui, la (...)
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Contestataires les lycéens ? En tout cas pas ceux de Massy, rassemblés le 3 février dans les locaux de l’Ecole polytechnique pour assurer, devant trois ministres aux anges (Blanquer, Attal, Darrieussecq), la promotion du service national universel (SNU). Depuis l’annonce évidemment très médiatisée de la généralisation du SNU à l’horizon 2024, c’est toute l’Education nationale qui se mobilise, le petit doigt sur la couture du pantalon, pour garantir le succès de l’opération. Sur l’ensemble du territoire, (...)
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Il faut qu’il se sente suffisamment fort, Blanquer, pour faire annoncer par son secrétaire d’Etat Attal (1), en pleine période de contestation, la généralisation du service national universel (SNU) pour les années à venir : après une nouvelle expérimentation avec des volontaires en juin prochain, 100 000 « recrues » (des recrues de 15 ans !) en 2021, puis 200 000 en 2022, avant la généralisation à toute une classe d’âge (800 000 jeunes) en 2024, connaîtront les plaisirs de l’encasernement et de la mise au (...)
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Les annonces fantaisistes et approximatives de Blanquer relatives à une revalorisation des salaires censée compenser les effets de la réforme des retraites, réforme dont les enseignants seront les grands perdants, illustrent surtout l’embarras et les contradictions d’un ministre confronté à un calcul tout simple : comment distribuer des millions dont on ne dispose pas ou plutôt comment distribuer des millions qu’on a déjà prévus pour autre chose ? Quel que soit l’angle sous lequel on regarde le (...)
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Le 5 décembre, si la grève des enseignants cible principalement la réforme des retraites – une réforme dont ils seront les grands perdants – il est incontestable qu’au fil des mois, les raisons de mécontentement se sont accumulées. A côté de revendications purement matérielles et parfaitement légitimes, la politique éducative du gouvernement et, plus particulièrement, l’autoritarisme décomplexé de Blanquer, n’ont pas peu fait pour susciter un ressentiment assez général. Dans un contexte scolaire rendu (...)
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A sa façon, la France célèbre les 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), adoptée par l’ONU le 20 novembre 1989 : en instituant une période d’encasernement obligatoire pour tous les jeunes de 15-16 ans, elle s’essuie les pieds sur une déclaration pourtant juridiquement contraignante, qu’elle a ratifiée et qu’elle s’est engagée à respecter. Mais quand la chose militaire est en cause, que valent les engagements officiels de la France ?
Article 1 : « Au sens de la présente (...)
Dans un contexte de poussée identitaire et xénophobe qui repousse toujours plus ses limites, on peut à juste titre mettre en avant la responsabilité de quelques agitateurs médiatiques et des réseaux (sociaux et autres) qui les suivent et les soutiennent. Une démarche certes nécessaire mais qui ne permet pas de comprendre à elle seule pourquoi des fantasmes et des contrevérités aussi peu fondés sur les faits ou sur l’histoire (souvent mise à contribution) ont pu conquérir l’espace public. Des convictions (...)
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Poisseuse et ampoulée, la tribune livrée au Monde par Souad Ayada illustre une nouvelle fois la dérive d’une laïcité scolaire qui n’en finit pas de payer un lourd tribut à sa récupération par les milieux identitaires et racistes de tout bord.
A la remorque de son ministre de tutelle, la présidente du CSP (Conseil supérieur des programmes) déroule autour du foulard des mères accompagnatrice tous les poncifs, tous les fantasmes que le sujet autorise depuis tellement d’années. Partant des propos tenus par (...)
Hommage, temps de recueillement, minute de silence… l’imprécision de la formulation ne fera pas oublier l’empressement de l’Education nationale à mettre en œuvre une nouvelle opération de communion nationale - forme de communication dont elle est coutumière – chargée de faux semblants et d’ambiguïté.
Au vu des ressources pédagogiques destinées aux enseignants, le message délivré est clair : le document, concocté par l’Inspection générale, décline tous les poncifs de l’histoire officielle, faisant de Chirac (...)
Militarisation de l’éducation, discipline abrutissante, patriotisme exacerbé : la phase test du SNU aura confirmé et même renforcé toutes les craintes déjà exprimées sur le dispositif, notamment sur le rôle malsain qu’y joue l’Education nationale.
Rôle majeur également, puisque sur 14 centres établis en métropole, 8 l’ont été directement dans les lycées (dont un lycée privé sous contrat) auxquels il faut ajouter 2 lycées agricoles. L’administration de l’EN s’est fortement impliquée, au niveau des recteurs comme (...)
C’était attendu mais c’est même pire : avec au minimum une Marseillaise quotidienne, chaque matin devant le drapeau, mais en réalité davantage, lors d’incontournables et interminables manifestations officielles, les jeunes volontaires du SNU auront dû chanter une bonne vingtaine de fois l’hymne national durant les 15 jours de ce qui se confirme (malgré la dénomination officielle de « séjour d’intégration en maisonnée »…) comme un encasernement en bonne et due forme. Une pitrerie qui pourrait faire rire si (...)
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Brassage social, mixité sociale, vivre ensemble : les éléments de langage mis en avant de façon récurrente pour justifier la mise en place du SNU (service national universel) – et souvent partagés par une large partie de l’opinion publique toujours sensible au mythe égalitariste de la conscription – se heurtent pourtant à la réalité des choses, notamment celles d’un système scolaire profondément inégalitaire qui ne met jamais les élèves en situation d’échapper au déterminisme social. La constatation n’est (...)
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« (…) l’enseignement moral et civique aide les élèves à devenir des citoyens responsables et libres, à forger leur sens critique et à adopter un comportement éthique. Il prépare à l’exercice de la citoyenneté et sensibilise à la responsabilité individuelle et collective. Cet enseignement contribue à l’une des missions confiées à l’École par la nation : transmettre les valeurs de la République et les faire partager. »
Ce principe, tiré des derniers programmes d’EMC (éducation morale et civique) en lycée, prend (...)
La violence infligée par les autorités à des lycéens de Mantes-la-Jolie révolte. Avec, au-delà des coups, des gaz, la volonté de punir et d’humilier, elle ne résulte pas d’un excès de zèle de quelques fonctionnaires, d’une simple bavure policière (et de toute façon, aucune bavure n’est innocente), elle est en réalité l’expression d’une logique de répression qui s’exprime à l’Education nationale depuis plusieurs années, dans une certaine indifférence. Les événements de Mantes viennent de loin.
Sans chercher à (...)
Dans le contexte actuel, lancer un mouvement lycéen n’est pas une chose facile, il y faut même un certain courage. Les premiers à être descendus dans la rue ont pu s’en rendre compte, confrontés aux habituelles violences policières, en bute à la non moindre traditionnelle hostilité, à la malveillance des chefs d’établissements et d’une proportion non négligeable d’enseignants. Dans cette première vague de manifestants, certains – mais pas tous – ont pu se laisser tenter par la perspective d’actions communes (...)
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La direction de la pédagogie confiée à une militaire, ce n’est pas au Brésil mais en France : la nomination par Blanquer à la tête du service de l’instruction publique et de l’action pédagogique, un poste clef de l’Education nationale, d’une ingénieure en chef de l’armement et colonelle (R.-M. Pradeilles-Duval), pour atypique qu’elle puisse paraître, n’est pas vraiment une surprise. Elle confirme la sérieuse dérive militariste de l’ensemble du système éducatif.
Dernièrement, le choix d’un gendarme comme (...)
Dans un rapport en date du 12 février 2018, l’IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale) voit dans le SNU (service national universel) un outil d’éducation totale des jeunes mais aussi de contrôle de toute la société. « Une transformation silencieuse » qui passe par des préconisations qui font froid dans le dos.
Le service national, dernier avatar en date de la « défense globale »
Au-delà des traditionnels éléments de communication censés justifier le projet (« universalité, égalité, (...)
Dans le cadre de leur campagne de communication, les promoteurs du SNU (service national universel) ont beau assurer qu’il ne s’agit pas de « recréer un service militaire », cette précaution oratoire ne doit pas faire illusion : en dépit des dénégations officielles, le service obligatoire que le gouvernement a prévu d’imposer à tous les jeunes de 16 à 18 ans, conserve dans son principe comme dans ses modalités une forte dimension militaire.
En premier lieu, le projet trouve son origine dans la volonté (...)
A l’image des quatre dernières années de commémoration scolaire autour de la Première guerre mondiale, les cérémonies du 11 novembre s’annoncent patriotiques et militaires : un peu partout, les établissements, fortement sollicités par leur hiérarchie, préparent la participation des élèves au grand barnum mémoriel. Avec cette confirmation : l’hommage aux morts a sérieusement dérivé vers un hommage à la guerre et à ceux qui l’entretiennent.
Au départ : une initiative sarkozyenne, étatique et militaire (...)
Dans le cadre du centenaire de l’armistice de 1918, les élèves de CM2 sont invités à participer à un concours, « Les enfants pour la paix », patronné par le ministre de l’EN et mis en œuvre principalement par la Mission du centenaire et l’éditeur Milan, avec le soutien officiel du ministère des Armées, du CLEMI, de la fondation Varenne, de Plantu (évidemment…), d’autres encore. Il s’agit de mener une enquête sur les monuments aux morts et de réaliser la création graphique d’un symbole de paix. Au vu des (...)
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Dans quelques mois, à partir de 2019, tous les jeunes âgés de 15-16 à 18 ans, seront soumis à une période d’internement obligatoire, traduction concrète de la volonté présidentielle d’instaurer un service national universel. Après de multiples tergiversations et plusieurs rapports enterrés, il apparaît que cette trouvaille surréaliste a surtout pour fonction de montrer à un pays qui n’a toujours pas digéré la suppression du service militaire, que, dorénavant, par la simple magie d’une appellation contrôlée (...)
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On s’y attendait bien un peu mais pas aussi rapidement. Comment financer le coût exorbitant (2 à 3 milliards d’euros par an) du SNU (service national universel) étant entendu que sa charge n’en serait pas assurée par le ministère des Armées ? La réponse est venue aujourd’hui par la bouche du ministre de l’EN : 1800 postes seront supprimés en 2019 dans le second degré et les services administratifs. Un tripatouillage budgétaire qui permet de faire payer par l’éducation, en renforçant sa dimension (...)
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En déplacement à Avignon, le Premier ministre a lancé le cycle de « concertations territoriales » sur le SNU (service national universel). « Concertation » pas plus que « consultation » ne sont les mots qui conviennent, Philippe ayant d’emblée annoncé que le conseil des ministres ayant « validé l’architecture » du dispositif, il n’était pas question de revenir sur le principe qui, précisément, fait problème, l’enfermement obligatoire de toute une classe d’âge pendant un mois. Une consultation de pure forme, (...)
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C’est à Causeur que Souad Ayada a choisi de confier sa philosophie sur la réforme du lycée et plus généralement sur l’état de l’école en France, son « rêve », dit-elle. Face aux questions décomplexées de Causeur, les réponses de la présidente du CSP sont tout autant décomplexées et le rêve tourne au cauchemar.
Une parenthèse autobiographique – une réussite qui a permis « d’échapper aux déterminismes sociaux » - lui donne l’occasion de désigner l’adversaire : « les politiques cyniques et les élites intellectuelles (...)
Rentrée scolaire : lundi 3 septembre, Macron et son très fidèle serviteur Blanquer sont en déplacement à Laval (Mayenne) afin d’inaugurer en grande pompe le nouvel internat d’un collège de la ville. Dernière fantaisie en date, après la « rentrée en musique », l’interdiction présumée du portable, la Marseillaise apprise par cœur et en tranches et d’autres facéties de la même veine, l’internat blanquerien a une histoire et un coût. Il prend place dans la lignée des internats dits d’ « excellence », lancés en 2010 (...)
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Si rien ne vient s’opposer au sentiment de toute puissance de Macron, l’année 2019 devrait être celle de l’instauration du service national universel dont on connaît les grandes lignes. A défaut des modalités d’application… Ce bien mal nommé « service » – car à qui rendrait-il service, au juste ? – concernerait exclusivement la tranche d’âge 16-18 ans et prendrait la forme d’un internement obligatoire en dehors du temps scolaire. Durée : environ un mois, ou deux fois 12 jours ou l’on ne sait trop. Lieu (...)
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En France, la complaisance de l’opinion publique pour ses dirigeants, quels que soient leurs agissements, est une vieille tradition. Eduqués dans le culte d’une république sacralisée, les Français sont peu enclins à remettre en cause, à travers leurs responsables politiques, un régime considéré comme toujours légitime, même quand il se fourvoie lourdement.
A en croire les sondages, la cote de popularité de l’opinion publique sur Macron n’a pas été affectée par l’affaire Benalla. Peut-être a-t-elle-même (...)
C’est comme un mouvement perpétuel : partant d’un « ajustement » des programmes d’EMC et de la communication effrénée du ministre, les médias se sont sentis obligés de titrer et de gloser sur le « retour » de la Marseillaise à l’école. Un retour tout autant fantasmé que les autres : « retour » de l’orthographe, de la grammaire, du calcul etc et aujourd’hui, « retour » de la Marseillaise. Une simple recherche dans les programmes officiels de l’EN, documents publics, facilement consultables, montre pourtant la (...)
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C’est une confirmation : le service national universel (SNU) tourne à la farce mais elle ne fait rire personne. Après des mois de tergiversation et plusieurs rapports contradictoires, le gouvernement semble tenir son projet, annoncé en grande pompe par… Blanquer, qui rajoute là un nouveau fleuron à sa panoplie déjà chargée de grand communicant, de grand manipulateur. De fait, comme on le pressentait, dans cette entreprise de surveillance renforcée des jeunes, c’est bien l’école qui est en première (...)
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Il faut vraiment qu’il se sente fort, ce ministre, pour faire réécrire les programmes scolaires – du moins une partie d’entre eux – moins de deux ans après leur entrée en vigueur, confirmant ainsi la brutalité et le dogmatisme qui l’autorisent à tenir pour négligeable le travail et l’investissement qu’ont demandé leur mise en œuvre dans les établissements depuis la rentrée 2016.
Pour ce qui concerne l’EMC (éducation morale et civique), le « projet d’ajustement et de clarification », imbuvable et improbable (...)
Incontestablement, le « vademecum » sur la laïcité à l’école, dernier gadget imaginé par Blanquer et ses services, tient plus du règlement de police que d’une publication à usage des établissements scolaires. Confirmant ainsi la singulière dérive de cette notion fourre-tout.
Le document, censé venir en aide aux enseignants quotidiennement confrontés à des hordes islamiques, se décline sous la forme d’un certain nombre de fiches – 15 concernant les élèves, 3 les personnels, pour les parents d’élèves et les (...)
Il aura connu son moment de gloire, le maire de Provins. Pensez donc : grâce à lui – il s’appelle Olivier Lavenka – l’uniforme scolaire fait son « grand retour » dans les écoles. Et tous les micros, toutes les caméras, de se tourner vers son illustre cité pour célébrer l’événement. Car les médias, incontestablement, aiment le sujet, ne ratant jamais l’occasion de l’entretenir. L’ennui, c’est que la chose n’est pas vraiment ce qu’on en dit.
En premier lieu, parce que parler, comme le font les médias, de « (...)
Quelque part entre ubuesque et sordide. Un nouveau guide de la laïcité est donc annoncé, tout droit sorti de l’imagination sans limite du ministre de l’EN et de son conseil « des sages ». Et comme il en en a pris l’habitude, c’est aux médias que Blanquer en réserve la primeur, manifestant par là le peu de cas qu’il fait des destinataires, établissements et enseignants. Même si l’on sait bien que, pour lui, le destinataire est d’abord l’opinion publique ou plus précisément sa réduction, le sondage (...)
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Dresser le bilan d’une année Blanquer impose de se livrer à un tri préalable dans la communication frénétique qui semble être devenue l’activité première de l’EN et peut-être sa raison d’être. Nombre de mesures annoncées – qu’il est difficile de qualifier de « réformes » - tiennent davantage du gadget, de la volonté de saturer le terrain médiatique, domaine où Blanquer est effectivement un maître incontesté. Dans cette catégorie, on rangera, en vrac, la rentrée en musique, les Fables de La Fontaine distribuées (...)
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« Détrousseurs de cadavres et imposteurs » : l’expression, utilisée par Dalton Trumbo pour désigner ceux qui exploitent à des fins personnelles les millions de victimes de la Première guerre mondiale (1), s’applique incontestablement à l’instrumentalisation de la mort d’un gendarme en service non commandé – il n’a pas obéi aux ordres – dans un attentat terroriste. Médias hystériques, politiciens déchaînés, de Mélenchon à Le Pen, tous communiant sans vergogne dans une émotion de façade dont les ressorts (...)
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Le 15 mars 1968, s’ouvrait à Amiens, à l’initiative d’un certain nombre de professionnels de l’ éducation, un colloque - « pour une école nouvelle » - dont le souvenir est resté très vif dans les mémoires, non pas tant pour les résultats immédiats – très minces en réalité – que par le sentiment, 50 ans plus tard, d’une occasion manquée. Quelques semaines avant les événements de mai, quelque chose était réellement possible mais n’est jamais advenu.
Enthousiasmée par ce qu’elle appelle « le foisonnement des années (...)
Pressée par les circonstances, la commission de la Défense à l’Assemblée nationale a dévoilé son rapport sur le service national universel (SNU), un rapport dont les grandes lignes étaient en réalité connues depuis plusieurs semaines. Au cours de la séance, les parlementaires ont beaucoup parlé endoctrinement, encadrement militaire, enfermement.
S’écartant sensiblement du projet initialement prévu – mais finalement repris par Macron – d’un enfermement d’une durée limitée pour les 18-21 ans, les (...)
Avec l’annonce d’un service obligatoire de 3 à 6 mois, quelque part entre les Chantiers de jeunesse et la caserne de grand-papa, entre une fixation irrationnelle sur la conscription et une méfiance bien réelle pour la jeunesse, la France de Macron fait un grand bond en arrière et surtout montre un sinistre visage.
Peut-on, en France, imaginer une citoyenneté qui ne s’incarnerait pas à travers les images, répandues ces derniers jours avec une complaisance malsaine, de militaires marchant au pas ou (...)
Si un colloque vaut autant par la liste des intervenants que par sa thématique, il faut convenir que celui qui se tiendra à la Sorbonne le 23 mars 2018, organisé conjointement par l’Université Paris-Sorbonne et par la Saint-Cyrienne (l’association des élèves et anciens élèves de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr), retient l’attention. « Société civile et communauté militaire : défendre ensemble les valeurs de la France » : au regard du « casting toxique » mobilisé sur le sujet, « la société civile » - (...)
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Manifestement, le ministre de l’EN n’a plus de souci à se faire du côté du CSP (le Conseil Supérieur des Programmes), après la nomination à sa tête de Souad Ayada, ex doyenne de l’inspection générale de philosophie. Au cours de son audition (le 24/01) devant la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, cette dernière a eu l’occasion de reprendre à son compte les thèmes favoris du meilleur ministre de l’Education que la France ait connu.
En charge des futurs programmes des lycées mais (...)
Un service militaire obligatoire et universel d’un mois ? Au départ, un projet ubuesque et totalitaire, totalitaire dans son principe, ubuesque dans ses modalités pratiques. En cours de route, le projet Macron de rétablir le service militaire, depuis quelques mois aux mains de l’Assemblée nationale, contraint par des réalités budgétaires, vise toujours le même objectif.
Dans sa première version, pendant la campagne électorale, le principe retenu était celui d’un encasernement général de 600 000 jeunes (...)
Lettre d’info n° 13 / février 2013[tiré de N’Autre école le 17 mars 2013]
Livres jeunesse hiver 2012-2013[tiré de N’Autre école le 17 mars 2013]