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16 avril 2015
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8 avril 2015
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3 avril 2015
Le retournement est violent et il est dans l’air du temps. Ne sommes nous pas habitués à ce que les victimes se trouvent de nos jours accusées d’être les auteurs des mêmes maux qu’ils subissent ? N’avons nous pas observé depuis le début des années 2000, comment progressivement on a accusé les habitants et jeunes des quartiers populaires, relégués et discriminés, de repli sur eux mêmes, communautarisme et racisme ?
L’évidence pour une seule classe sociale, d’être au centre, d’être imbue de sa propre et (...)
Nous sommes tellement impressionnés par les « migrants » (de l’extérieur) , que nous ne pouvons pas appréhender nos propres exils.
Les « migrants extérieurs » sont dehors, alors que nous sommes enfermés à l’intérieur. Ils sont nombreux, ; on dirait , une troupe, une invasion, une hémorragie. Tandis que nous sommes et restons tout seuls.
La fascination des migrants
Nous ne comprenons pas les motivations des migrants, ce qui les pousse à appréhender une vie si difficile parmi nous. Ils sont tributaires (...)
Il est normal et établi de s’en prendre à ceux qui déchargent leurs déchets dans la nature ou sur la voie publique. Il est beaucoup moins fréquent pour autant de s’en prendre à ceux qui les produisent.
La discrimination, comme la souffrance sociale imposée aux publics précaires, est constamment invisibilisées. On ne laisse pas traîner ses séquelles sur la voie publique. Une véritable volonté de faire disparaître ce qui choque et saute aux yeux, se met en œuvre.
On annonce, on exige l’éradication, la (...)
Le « Travail en souffrance » doit être distingué de tout ce qui entoure l’étude de la souffrance au Travail. Certes, la « Souffrance au travail » est un fait qui nous apprend énormément sur la dégradation du concept de travail à l’ère de la précarité généralisée et du libéralisme triomphant.
Mais le « Travail en souffrance » peut nous permettre une étude plus fine de l’impossibilité pour l’individu touché par la précarité, vivant dans un monde précaire , littéralement « de se mettre au travail ». C’est une (...)
Pour tel parent qui a des enfants scolarisés en collège, tel éducateur ou acteur social qui en connaît et qui en suit, l’évolution des pratiques réglementaires et procédurières des établissements est en passe de devenir … un monument !
Pour une simple entré en 6ème, l’enfant concerné se retrouve dès le premier jour confronté à un fatras de règles et d’interdictions à faire signer, dont l’accumulation, la juxtaposition et la banalisation posent problèmes.
Accumulation de règles , car celles ci émanent de (...)
La rentrée scolaire est souvent comparée à un marronnier, tellement il est d’usage de concentrer en deux ou trois semaines seulement (ce que durent les marrons) , tout l’intérêt qu’un pays, qu’une nation peut porter à sa jeunesse et à son système scolaire.
La répétition d’un même scénario , après un temps suffisamment long (une année, donc) permet souvent de répéter les mêmes formules, d’interroger les mêmes gens, de répéter les mêmes titres et les mêmes reportages, en faisant semblant d’être dans une actualité (...)
Nous avons appris au contact des familles précaires à repérer, les effets de la précarité dans l’éducation que les enfants reçoivent de leurs parents.
Il ne s’agit pas seulement des effets de la précarité. Ceux ci sont, bien entendu, patents. Les enfants souffrent et supportent d’abord la précarité des parents ou de tout le groupe familial ; ils subissent même d’une manière particulièrement cruelle cette précarité. Ils souffrent plus particulièrement de l’isolement, du ballottement , de la perte des (...)
Dans la littérature ou le cinéma fantastique, les fantômes constituent un élément majeur de toute intrigue. Les fantômes sont la plupart du temps représentés comme des « revenants » c’est à dire comme des personnages qui reviennent d’entre les morts pour hanter un lieu.
S’ils s’acharnent sur une personne, l’intrigue est là pour nous raconter petit à petit que c’est parce que le fantôme a une histoire , un secret terrible en lien avec cette personne ou ce lieu.
C’est la dialogie de la crypte et du fantôme, (...)
Texte consécutif à la Journée de Pédagogie sociale du 7 JUILLET organisée au Centre social de Longjumeau.
Paulo Freire fut un éducateur, un initiateur empêché d’agir par des forces violentes, tout au long de sa vie ; en butte aux politiques répressives, aux dictatures, à l’exil. Il s’est heurté à des dominations et des oppressions objectives, violentes et concrètes. Mais sa préoccupation s’étendait bien au delà ; les répressions et les dictatures ,ça ne dure qu’un temps. Il était bien davantage préoccupé (...)
Santé et Précarité (II)
L’expérience de la Précarité amène les enfants, les adultes et les familles qui la subissent à faire coïncider l’expérience de mauvaise santé avec le sentiment de soi. Au delà de l’accumulation des troubles, il y a surtout au cœur de la précarité une conscience et une épreuve de la fragilité de soi ; une sorte d’abandon face à ce qui immanquablement se dégrade et nous dégrade.
Le précaire en quelque sorte est malade de la conscience de sa propre précarité. Et celle ci le terrasse. (...)
Santé et Précarité (I) Il est impossible de travailler auprès des publics les plus touchés par la précarité sans être frappé par les problématiques de la Santé. En effet , il ne s’agit pas seulement de soins nécessaires ou urgents , de difficultés d’accès, de santé dégradée. La réalité est bien au delà, la réalité est bien lus terrible : la santé du précaire fait système avec la précarité elle même. Cette question lui est intimement liée.
Il faut comprendre cela des deux manières :
d’une part comme l’affirmation (...)
Nous avons souvent cette réflexion issue de nos pratiques en Pédagogie sociale que ce qui fait la vraie valeur de notre travail est rarement mis en avant. ce n’est pas cela que l’on retrouve comme objet dans les demandes de subvention ; c’est rarement sur cet essentiel là que portent les demandes de résultats ou d’évaluation.
Curieusement, ce qui fonde et exprime l’originalité intrinsèque de nos actions, n’est pas vraiment financé , ni vu, ni reconnu. Et les mêmes qui ne voient rien sont pourtant les (...)
Travailler avec les familles n°3
Toute la difficulté de l’acteur social, du travailleur social est bien celle ci : ce dernier ne saurait travailler avec les familles sur le mode d’un technicien, et de même, il ne saurait pas davantage , leur apporter quoi que ce soit s’il n’est pas au moins un pédagogue.
Si tout professionnel peut être en lien avec des famille, si chacun peut prétendre « travailler « pour » ou même « avec » celles-ci , il faut toute une pédagogie pour travailler « ensemble ». Il faut (...)
Quand une famille ne peut plus en être une car elle ne peut plus organiser de véritable vie en interne et que chacun de ses membres en est réduit à gérer sa propre précarité, ce dont elle besoin, c’est de « famille encore ».
Quand des parents isolés ne peuvent plus faire famille, quand ils ne peuvent plus se percevoir eux mêmes que comme des « éducateurs impuissants », condamnés à se présenter encore et toujours comme de simples parents, à défaut d’être des travailleurs, des citoyens ou des acteurs de (...)
L’expression « travailler avec des familles », ou plus sobrement « travailler avec les familles » (i.e des jeunes ou des enfants « pris en charge« ) n’aurait certainement pas signifié grand chose avant le début des années 1980. C’est à dire l’époque où les familles travaillaient encore. Il faudrait faire des études linguistiques et sémiologiques pour expliquer le glissement de sens de l’expression « travailler avec », appliqué dans le secteur du Travail social.
On s’interrogerait certainement alors sur (...)
Les pratiques élémentaires en Travail social ont souvent été représentées par leurs propres acteurs comme reposant ou donnant une importance exceptionnelle à la notion d’adhésion. Classiquement et ce depuis la fin du XXème siècle, de très nombreux éducateurs affirment « avoir besoin » ou « rechercher » l’adhésion de leur public.
La loi de 2007 sur la Protection de l’Enfance enfonce encore le clou et fait de l’adhésion des usagers, la clef de tout projet et de tout accompagnement éducatif. Pire l’absence (...)
La notion d’organisation en Pédagogie sociale
A l’officier russe qui lui reprochait l’apparente inorganisation de l’armée populaire des volontaires et brigadistes luttant contre les fascistes, Durruti répondait :
« Nous sommes organisés, mais nous n’organisons pas l’obéissance , nous organisons l’enthousiasme ».
C’est aussi la plus belle définition de la place essentielle que prend la notion d’organisation en Pédagogie sociale. Cette place est essentielle : l Pédagogie sociale est une école de (...)
Les éducateurs, les animateurs, connaissent bien cette situation où les enfants qui ont joué avec du matériel et petits jeux , ont fini par tout mettre au sol. Dorénavant, chacun piétine des petites pièces qui n’ont plus ni sens , ni valeur. Il ne restera bientôt plus qu’à les prendre pour les jeter, ou les briser. Désormais, l’ennui règne et les enfants désœuvrés n’ont bientôt plus rien d’autre à faire qu’à jeter, briser, voire se jeter à la figure, ce qui n’ a plus de valeur.
L’animateur, l’éducateur sait (...)
Les KroniKs d’avril sont publiées.
Qui, enfant, ne s’est pas pris au moins une fois de passion pour un oisillon tombé d’un nid ?
Combien de générations d’enfants n’ont pas tenté, le plus souvent en vain, de nourrir et d’héberger , ce petit en mauvaise posture ? Cet événement représente ou a représenté même une expérience « éducative classique », pour tant d’enfants des villes comme des campagnes. La confrontation à ce que la vie peut réserver d’espoir, de sentiment d’impuissance et de fatalité et de mort. (...)
Nous connaissons les modèles d’organisation qui hantent les structures sociales, éducatives, mais aussi toutes les institutions y compris économiques. La question y est toujours de savoir comment on y organise la collectivité, la vie de groupe, le « vivre » et le « faire » « ensemble ». Or, nous avons connu dans la plupart des institutions que tout un chacun a pu fréquenter l’omniprésence de deux modèles : la Réunion et le Conseil. La première est centrée sur la tâche, tandis que le second est centré sur (...)
En savoir plus »
Kroniks Robinson
Travail social : Nouvelles manières de (décom)penser (III)
La scène se passe dans le « Service Éducation », d’une Mairie de banlieue Sud de Paris. La personne qui parle est employée municipale au service « Éducation/ cantine ». Elle s’adresse avec force et conviction à une maman, vivant « au long cours », dans un hôtel social de la commune et il est question de sa demande que son enfant, inscrit à l’école, dans cette même ville, puisse déjeuner le midi à la restauration scolaire.
Alors (...)
Les KroniKs de février
Travail social : nouvelles manières de (décom)penser (II)
Les accueils, prises en charge et procédures de suivi dans le domaine du Travail social et de l’Éducation spécialisée sont souvent très intenses . C’est un temps considérable que l’on passe en réunions répétées et interminables pour étudier une seule situation, parler d’un seul individu, examiner un aspect souvent minime de sa vie. Et puis, d’un seul coup, il y a rupture, départ pour des motifs divers, mais qui ne manquent (...)
Les KroniKs de janvier.
Nous appris à percevoir et reconnaître une certaine conception du travail, à la fois social, familial ou politique qui présente une ambivalence fondamentale. Cela se présente toujours de la même manière : ce que l’on fait, ce en quoi on s’engage commence à être perçu , vécu et éprouvé comme un empêchement de faire « Tout le reste ». C’est comme si faire une quelconque chose revenait à se condamner à ne rien pouvoir faire d’autre.
Ce n’est pas seulement au niveau de la vie (...)
Les 1ère KroniKs de l’année 2018 ont publiées.
Nous sommes en difficulté, en Pédagogie sociale pour coordonner cette exigence d’inconditionnalité que nous avons avec la nécessaire temporalité des grands projets et apprentissages. Comment à la fois , chaque jour, fonder notre travail sur l’accueil de l’événement, l’accident, l’inattendu et l’impondérable comme marque de réalités, et les exigences de projets ambitieux et de programmes ?
Faut il s’en passer et faire de l’atelier de rue , l’unique modèle en (...)
Les KroniKs de décembre sont publiées.
Les apparentes contradictions de notre actualité moderne et politique ne doivent rien aux accidents. La même année où on étend la soit disant « trêve hivernale » des expulsions aux « campements illicites » (traduisez bidonvilles) , le Maire d’une ville de banlieue Sud, étiquetée socialiste, peut mettre 40 familles à la rue à une semaine de Noël et se vanter dans la presse de pouvoir par prochaine décision de justice en mettre 130 de plus dans quelques semaines à peine… (...)
Les KroniKs des Robinsons du 14 décembre 2017.
On m’a vendu tellement de rêves que je n’ai plus sommeil ! (Frau Sakura)
L’horreur des automatismes
Je me souviens de mon effroi de petit garçon face au spectacle d’un coq dont ma grand-mère avait coupé la tête et dont le corps tentait encore, par automatisme de courir, voire de tenter de s’envoler. Aucun spectacle n’aurait été plus horrible que cette apparence de la vie dès lors privée de vie. Cette image devenait pour moi dès lors le spectacle du (...)
Les KroniKs sont publiées :
Être plus
« Ser mas » (« Etre plus », à la fois en portugais et castillan) c’est ainsi que Paulo Freire résumait sa démarche pédagogique et émancipatrice. Et nous voilà aux prises avec un mot d’ordre un peu compliqué car très philosophique, voire idéaliste et essentialiste. Je crois qu’il faut des années d’expérience pour entrevoir et comprendre de quoi il retourne ; de quoi il est question, constamment et au bout du compte de toutes nos pratiques émancipatrices et sociales. (...)
Les KroniKs Robinsons du 4 novembre 2017
Suite à "l’affaire Weinstein" et à la libération qui s’ensuivit sur différents média d’une parole féministe dénonçant le harcèlement sexuel (extraordinaire ou ordinaire) que subissent les femmes, Laurent Ott s’interroge dans une nouvelle chronique, sur la pertinence et le potentiel émancipateur du concept de consentement. Le nouveau contrat social entre les sexes qu’il suppose ne fait-il pas trop vite l’économie d’une critique sociale des rapports de force et de (...)
Les enfants des Mondes bouleversés (II)
A force de travailler auprès d’enfants en situation de précarité, d’enfants en situation de rue, nous avons appris à connaître un certain nombre de caractéristiques et de points communs , qui découlent directement de l’adaptation nécessaire de ces enfants aux violences sociales qui leur sont imposées.
Ce savoir quasiment pratique d’expérience est d’abord tiré de l’expérience des pédagogues sociaux eux mêmes ; c’est un savoir né du choc des rencontres et du travail (...)
Les KroniKs d’octobre :
"J’écoute mal un sot qui veut que je le craigne, Et je sais beaucoup mieux ce qu’un ami m’enseigne. " Victor Hugo : Discours sur l’enseignement mutuel – 1815
Nous autres humains , oublions si souvent que nous avons cette possibilité de nous construire, de nous édifier de l’intérieur. Et nous nous gérons les uns et les autres comme si nous pouvions être dressés, éduqués de l’extérieur, normés, préparés. Nous continuons encore et encore à rechercher des responsables parmi les (...)
Les KroniKs de juillet sont publiées :
« La nasse » est le nom d’une technique policière , qui, quoi qu’ancienne, s’est largement répandue ces dernières années. La nasse est à l’origine, littéralement, un « piège à rat » qui a la particularité de laisser passer le rat dans un sens pour attraper un appât et de l’empêcher par la suite de sortir du piège. Une nasse, symboliquement c’est un passage irréversible.
La technique policière qui porte le même nom, consiste à regrouper, puis séparer, puis encore (...)
Les KroniKs Robinson
MAGNIFICAT !
Le Pédagogue social s’apparente souvent à un « Magnificateur » , c’est à dire un acteur qui cherche à « magnifier », à la fois les personnes, leur contexte et les situations.
Ce que nous appelons alors, « magnifier » regroupe au moins trois significations : valoriser , embellir, donner de l’importance.
Donner de la valeur
En Pédagogie sociale, il s’agit de magnifier ce qui était considéré comme petit, sans valeur et sans intérêt. « Magnifier », terme rare , veut dire (...)
Les KroniKs Robinson du 26 mai 2017
La précarisation des milieux populaires et des structures sociales est loin d’avoir été qualifiée, et analysée dans sa véritable dimension. La plupart des acteurs et décideurs sociaux sont encore accrochés à des grilles de lecture complètement inadaptées vis à vis de ce phénomène. On continue dans le secteur social à raisonner en terme de manques, de distance, d’éloignement, de handicap, alors que ces catégories échouent complètement à rendre compte des réalités (...)
Les KroniKs Robinson (photo : T. Berard)
Les acteurs sociaux sont aujourd’hui empêchés par de si nombreuses peurs qu’ils sont perpétuellement à la recherche, pour pouvoir faire quoi que ce soit d’autorisations multiples et sans fin.
La paradoxe de l’autorisation c’est qu’elle invalide celui qui l’obtient . Pour être autorisé, il a fallu d’abord se déclarer mineur et solliciter une autorité qui nous fait défaut. Et c’est ainsi que le besoin d’autorisations mine l’autorité toute simple et de toute (...)
Les KroniKs du 13 mai 2017.
La disparition des grandes figures du Travail social, héritières des progrès sociétaux d’après guerre, nous amène à interroger ce qui se passe dans notre secteur ; on ne voit plus où on n’entend plus guère de collectifs NRV, de groupes de travailleurs sociaux engagés ou enragés dans la refondation dans la refondation du sens de leur métier.
Nous sommes loin d’appeler comme il y a plus de 10 ans, à des États Généraux et généreux, du social. Nous sommes loin des doléances, des (...)
KroniKs des Robinsons du 06 Avril2017.
Peut-il y avoir une esthétique sociale ? Le simple fait de poser la question déclenche la polémique et met en colère les spécialistes et les défenseurs de la Culture. Nous retrouvons étrangement dans ce questionnement le même type d’hostilité que déclenche le concept de Pédagogie sociale. D’un coup on réfute la question, on interdit la pensée. Le social serait partout et donc nulle part. Circulez !
Le Social, c’est sale
Dans la pédagogie, dans les institutions (...)
Les KroniKs du 24 mars 2017 On ne peut pas rendre compte de l’immobilisme des institutions actuelles de la culture , de l’éducation et du social par une simple théorie de l’ignorance , de la mésinformation, ou de l’absence de contact.
Pour ne pas se transformer, pour ne pas évoluer, pour conserver des structures archaïques , il ne suffit pas de se tenir éloigné des réalités sociales émergentes ou envahissantes, des terrains où s’inventent de nouvelles pratiques, … il faut également et surtout un effort (...)
Les nouvelles KroniKs sont publiées...
Nous ne sommes plus, et depuis longtemps, dans la période des appels à la libération, au franchissement des barrières, à l’appel de l’aventure et des libérations.
Celui qui ose aujourd’hui s’élever contre les murs, les forteresses , les frontières ressemble à doux rêveur et à un fossile, rescapé des temps anciens et révolus.
Les seules révolutions qu’on nos propose aujourd’hui sont intérieures et les seules libérations, sont condamnées à l’enfermement dans des vies (...)
Les KroniKs Robinson, mars 2017. Hugues Bazin, Laurent Ott
Les XX ème et XXIème siècles n’ont certes pas inventé les rapports sociaux de domination et d’exploitation. Il n’en reste pas moins que la fin du XXème siècle a vu l’instauration de masse d’un rapport social spécifique , qui est aujourd’hui au coeur des crises et des tensions : la superfluité.
Défini par P. Vasseur et H. Bazin comme un « sentiment d’inutilité sociale », collé et infligé aux milieux populaires » (voir texte ci dessous) , la (...)
Les KroniKs de février publie :
Dans les contexte sociaux que nous connaissons, certaines violences sont sur-sensibilisées et certaines autres sont insensibilisées. Il en est ainsi des violences économiques et sociales qui se banalisent de plus en plus , et qui font en quelque sorte « partie du paysage ».
Mettre en avant que les violences individuelles ou groupales sont les inventions et les créations de ceux qui les mettent en œuvre. Insister sur le fait qu’elles seraient l’effet d’un choix de (...)
Les KroniKs sont publiées :
« Empowerment » et « Pouvoir d’agir » constituent de nouvelles utopies et valeurs pour une action sociale et éducative en perte de sens. La thématique est en effet attrayante ; est ce qu’il ne s’agit pas de donner, redonner, rendre de l’autonomie ou du pouvoir à ceux qui semblent en être dépourvus, car trop dépendants des structures, des circonstances, trop ballottés par une vie qu’ils ne contrôlent plus ?
Nous renvoyons ainsi sans arrêt ceux que nous jugeons trop peu (...)
KroniKs des Robinsons 649 du 12 Janvier 2017.
Le politicien a confiance dans le système qui le propulse, le banquier , dans le profit ; le professeur croit à la culture et l’éducateur , à la relation. Le pédagogue, lui a confiance dans le temps.
Peu importe son tempérament ou sa nature : nervosité, impatience, exaspération… Cela n’a pas d’influence : le pédagogue n’est pas patient, il est constant.
Et il s’agit bien d’autre chose ; il s’agit de l’influence dans sa vie, dans son travail, d’une (...)
Kroniks Robinson.
De plus en plus , nous sommes sollicités par des institutions, des collectivités, des centres sociaux pour accompagner un travail de « plus grande ouverture », « d’élargissement » des publics ». De plus en plus – et nous ne sommes pas étrangers à cette influence- dans les structures, les dispositifs, on entend promouvoir « l’aller vers », les « animations de rue », de « pied de bâtiment »…
Une unanimité se constitue peu à peu sur ce qui hier encore était exceptionnel : il ne suffit plus (...)
Les KroniKs sont publiées !
A quoi sert, nous dit-on, que vous vous enfermiez avec vos publics dans leurs ghettos et leurs cages ? A quoi servez vous vos bénéficiaires, à les rejoindre dans leurs prisons, au lieu de les en faire sortir ? Quel obscur plaisir trouvez-vous en leur compagnie plutôt que de leur faire découvrir autre chose ? Ignorez vous que leur plus fort désir serait au contraire que vous les aidiez vers la mobilité et plus de normalité ?
On sert ce type de questionnement et encore à (...)
La sécurité que j’aime n’interdit pas ; elle n’enferme pas.
Elle ne retranche pas les gens et les groupes du regard du public. Elle ne soupçonne, ni n’éloigne.
Elle n’assigne pas les uns à l’inactivité et les autres au contrôle. Elle ne fait pas son beurre sur le malheur et la peur. Elle n’affaiblit pas les gens en les rendant peureux et plaintifs.
Elle ne les infantilise pas en guettant toujours le sourcillement des puissants.
Elle n’alimente pas les frustrations, les rancoeurs, et les illusions (...)
Les KroniKs Robinsons : La Pédagogie sociale est une pédagogie, au temps des précarités ; celles qui envahissent tout l’espace social comme les vies individuelles. Nous le savons : la précarité a commencé par envahir le travail dans les années 70 (la fin des métiers) ; puis elle s’est attaquée aux liens interpersonnels, aux réseaux et à la notion de famille (jusqu’à l’invention de la parentalité) dans les années 80. Aujourd’hui, elle a envahi tous les aspects de la vie et l’espace social, entièrement ( (...)
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Séparation versus ségrégation Les KroniKs Robinson
Réapprendre à séparer, le projet pourrait paraître scandaleux à l’heure de la fragmentation des liens sociaux, de l’isolement et de la précarité imposée à de plus en plus nombreux groupes et individus.
Mais pour autant comment pourrai-on seulement comprendre ce qui nous arrive, ce qui s’opère et ce qui dessine sous nos yeux sans capacité à séparer les choses ?
L’indifférence aux différences qui est en passe de devenir une idéologie obligée, quasiment (...)
Quand les enfants étaient enfants
Quand les enfants étaient enfants, le monde les appelait à l’aventure ; la moindre porte, la moindre fracture les dissimulait au regard des adultes. Présents un instant ils disparaissaient mille fois et vivaient des vies magiques. Leur silence valait leurs paroles et leurs ombres leur appartenaient.
Quand les enfants étaient enfants , ils étaient les uns pour les autres ; ils s’attiraient comme des aimants et savaient se battre comme des fauves. Leurs (...)
publié par les KroniKs.
L’objectif de la participation des usagers, des individus et des publics est durablement inscrit dans la culture institutionnelle et professionnelle des acteurs sociaux aujourd’hui. Pour autant, au fur et à mesure que cette institutionnalisation s’est « installée », nous avons remarqué une forme de désamour et une forme de désillusion par rapport à cet objectif vertueux.
Qui aujourd’hui semble croire encore que la participation des usagers pourra transformer réellement les (...)
Écrit par Laurent Ott et publié par Les KroniKs
Les études épidémiologiques en matière de santé sociale mettent en évidence la prévalence des affections médicales chroniques chez les personnes pauvres et précaires , alors que les problème de santé des classes sociales plus favorisées se situent davantage dans le domaine de « l’aigu ».
La santé n’est pas seule en cause ; une certaine forme de chronicité s’abat en effet sur tous les problèmes que peuvent rencontrer les familles pauvres et précaires. Il n’y a (...)
Une société qui déraille est une société qui perd la capacité d’anticiper ses propres soubresauts et la possibilité d’imaginer ses scénarios d’avenir. C’est une société qui, à l’image des précaires qu’elle a engendrés, ne peut plus se projeter.
Ce démaillage social, qui prend des allures mondiales, se met en place à partir de trois étapes observables et qu’on peut repérer et analyser chacune pour elle même. Il s’agit des effets sociaux des politiques économiques et sociales, dont les effets sont comme là, devant (...)
Les KroniKs : "Il n’est de véritable culture que ce qui transforme notre nature"
En pédagogie sociale , la culture est toujours moins importante que la civilisation. La culture divise, la culture distingue ; une vision capitaliste et bancaire de la culture classe les uns et les autres dans des ordres et des hiérarchies invisibles.
A l’inverse, dans nos pratiques, nous commençons par faire lien, par faire groupe. « Le plus important est de créer d’abord le collectif » dit Ivan Akimov, parlant de (...)
Rien n’est plus mystérieux, plus difficile à comprendre que l’antitiziganisme. Voilà un racisme qui ne se base sur aucune croyance, aucune religion. Voilà une haine qui ne repose sur aucun désir de revanche, aucune humiliation subie, aucun reste de défaite cuisante.
Il s’agit d’un peuple qui n’a même jamais fait la guerre.
Et pour irrationnelle qu’elle soit, quelle haine tenace , quel désir de destruction , quelle détestation aussi spontanée que répandue ne croise – t on pas constamment ?
Voici que (...)
Au fur et à mesure que les années passent, nous constatons que notre action éducative et sociale aussi précaires soit-elle, subsiste, se développe ; au fur et à mesure que les années passent, nous voyons les institutions et les structures sociales se craqueler de partout , malgré les moyens considérables qu’elles continuent de monopoliser …
Progressivement nous constatons que ceux qui sont désignés comme « usagers », « publics »,, « bénéficiaires » décrochent des structures censées les parquer et les (...)
Si on envisage l’identité collective comme un fait, une réalité, une nature, on ne risque pas d’en trouver beaucoup de traces. Il n’est pas étonnant, qu’à ce compte là, on ne croit plus qu’en l’individu. Celui là, seul , paraitrait indiscutable.
Pourtant, nier l’identité collective, est en soi quelque chose d’aussi absurde que de nier toute identité tout court. D’où viendrait une quelconque identité si ce n’était toujours d’une certaine collectivité ? Quelle identité se produirait d’elle même ?
La (...)
Faire et fonder, en Pédagogie sociale
En Pédagogie sociale, on ne se contente pas de faire, on se risque aussi à la possibilité de « fonder ».
Cela mérite quelques explications. Faire, dans le sens d’agir, n’est jamais aisé. Nous savons que cela coûte au minimum de l’énergie.
Dans le domaine de l’intervention sociale, « Faire » est encore moins simple. C’est un risque, au sens que cela nous engage, nous expose, nous place sous le regard des autres et leur éventuelle critique.
Celui qui « agit » dans (...)
« Ce sont nos politiques d’hostilité qui, contraignant le développement du bidonville, le font demeurer comme situation indigne. Si nous considérions le bidonville autrement, si nous osions enfin accompagner ce qui s’y construit d’espaces comme de relations, alors nous apparaîtrait-il comme supplément de notre ville, non comme son envers (…) »
Pérou – Pôle d’Exploration des Ressources urbaines
Toute initiative sociale , portée de nos jours par des habitants et des citoyens ,confine par nature à une (...)
La pédagogie sociale repose sur des principes qui sont émancipateurs et « autorisateurs ». Ce sont des principes dynamiques qui tranchent complètement avec l’ambiance générale qui prévaut dans le secteur social et éducatif.
Alors que toutes les tendances règlementaires, législatives, administratives poussent à toujours plus d’empêchements, de limitations et de restrictions, la pédagogie sociale propose d’envisager l’action éducative et sociale à partir de 3 intuitions qui « donnent de l’énergie », la (...)
Des fêtes contre les défaites Publié le 2 avril 2016 par intermedes
Que faire contre la violence sociale, les discriminations ? Que faire contre les difficultés qui s’accumulent ? Comment agir , trouver les moyens de bouger et de se mobiliser quand tout indique que l’avenir est bouché ? Ce questionnement est bien entendu celui du précaire, des personnes et des groupes en difficulté.
Il est devenu aussi logiquement, mais plus récemment encore celui de acteurs sociaux, des éducateurs, des (...)
Nous vivons à la fois personnellement et collectivement, une invitation permanente à la déliaison. Toute approche nous paraît risquée ; tout engagement nous paraît périlleux.
Celui qui s’absorbe quelque temps dans une tâche ou un quelconque engagement est vite submergé par des angoisses. Curieusement, au lieu de percevoir ce qu’il y gagne, le voici observé par la peur de se perdre lui-même : n’est il pas en train de perdre son temps ? En train de se laisser exploiter ? Et surtout est il au bon endroit ? (...)
« On devrait laisser croître dans les enfants, ce pour quoi ils sont faits, quelle que soit la direction prise par leur désir : l’espoir du futur, pour chacun d’entre eux, c’est leur « personne inconnue ». » Korczak
Janusz Korczak , était un pédagogue qui développait ses projets éducatifs innovants, au cours d’une période particulièrement troublée.
Le contexte dans lequel il créait et gérait des structures innovantes pour les enfants en situation de rue, les enfants pauvres et précaires, victimes des (...)
Ne viens pas en spectateur
par Tito Galli,
Nous nous posons quotidiennement de multiples questions , avant chaque atelier tous ensemble, pendant chaque atelier ; chacun pour soi, après chaque atelier ; de nouveau tous ensemble dans les débriefings.
Nous vivons dans une société qui est pétrie de dominations, de mensonges, de manipulations. Nous mêmes nous sommes faits de ça. Mais la vie qui est en nous, nous pousse sur un chemin de libération.
C’est ce que nous essayons de faire chaque semaine (...)
Publié le par intermèdes
Le hasard est implacable et il est difficile de le regarder en face. Tous , spontanément, nous aimerions croire à deux illusions complémentaires.
D’abord en nous mêmes et en nos propres compétences et vertus. Il nous est difficile d’accepter que nous soyons le produit de ce qui est extérieur à nous même et de ce qui, en somme, nous est arrivé. Notre milieu, notre famille, notre beau parcours. Si nous faisons l’effort de regarder en face , nous ne tarderons pas à percevoir (...)
"Phiosophie sociale - une philosophie pour tous les acteurs sociaux (édition Chronique Sociale)
Ce livre est en quelque sorte "l’Episode I" de Pédagogie sociale ; il se propose d’explorer, de décrire et mettre en débat, les fondements théoriques de la pédagogie sociale,
Sur quels concepts s’appuyer ? Dans quel but et avec quel effet ?
Voici ci dessous un extrait du sommaire et en PJ ; le flyer de présentation de l’éditeur .
PHILOSOPHIE SOCIALE
Chapitre 1 : Qu’est ce que la Philosophie (...)
Publié le 10 janvier 2016 par intermèdes
Punissez les bébés, car je peux vous assurer qu’ils ne reconnaissent aucune institution ; ils n’ont aucun sens du respect qui leur est dû. Ils ne connaissant rien de leur grande valeur , de leur importance et de l’enjeu fondamental qu’elles constituent.
Punissez les bébés , car je peux vous assurer qu’ils ignorent tout de vos valeurs de la République ; Peu leur importe notre devise. Ils ne trouvent aucun sens à cette liberté, égalité , fraternité, depuis leur (...)
Nous n’assistons certainement pas , actuellement, à une seule forme de radicalisation. Si nous élargissons un peu notre champ d’observation, nous pouvons observer que cette radicalisation est un facteur commun en de nombreux domaines : judiciaire, policier, économique, administrative et social. Ces mouvements de radicalisation sont en lien les uns et les autres. Ils se répondent, se soutiennent et se justifient mutuellement. En un mot, ils font système, plutôt que problème.
Ils correspondent (...)
Les pauvres, nos ennemis
Josiane Reymond, pédagogue sociale, et fondatrice de l’association Terrain d’Entente (en Pédagogie Sociale, à Saint – Etienne) a écrit une réflexion forte sur le titre : [bleu]" Ces pauvres qui deviennent peu à peu les ennemis des services sociaux ".[/bleu]
Elle y développe l’idée comment l’impuissance du Travailleur Social actuel, pousse inexorablement ses acteurs à s’opposer et à prendre progressivement en grippe les pauvres et précaires pour qui ils ne peuvent plus rien (...)
Publié le 5 décembre 2015 par intermedes
La véritable précarité, la véritable souffrance sociale, ce n’est pas quand on manque ; ce n’est pas quand on a peu. Ce n’est même pas quand on est privés ou même isolés. Celle qui littéralement rend fou, disqualifie, embourbe est d’une autre nature. Elle réside dans un double mouvement complémentaire ; le premier nous enjoint de tout contrôler, de contrôler nos existences, de contrôler nous mêmes et ce qui arrive. Le second nous dépossède de tout moyen pour y (...)
[fuchia]« Six feet under » : nous avons l’intelligence des souterrains.[/fuchia]
Un peu comme en période de guerre, de résistance ou d’occupation, le souterrain est à la fois pour nous un abri, une cachette, mais aussi l’usine et le lieu de création de ce qui va ressortir, une fabrique d’avenir.
Avant tout , un souterrain est un terrain comme un autre. Il est un lieu où non seulement on a les pieds par terre, où on est relié au sol, mais où , en quelque sorte on l’habite.
C’est un terrain (...)
Les événements que nous vivons, par leur accélération, par la banalisation de la logique dont ils témoignent réalisent le passage vers une vie sociale et publique hautement problématiques.
[rouge]En raison de « événements », la vie sociale est annulée… [/rouge]
Nous observons, depuis les attentats, la multiplication de censures et d’autocensures portant sur l’usage social de l’espace, la possibilité de se réunir, de se retrouver, de vivre notre environnement.
En soi, ce phénomène n’est pas nouveau ; cela (...)
Les drames et évènements qui se répètent ou s’amplifient semblent toujours se répercuter dans la vie de la société, selon un scénario codifié et obligatoire. Une ambiance de paralysie s’empare de l’opinion et de la société. On attend des mots d’ordre, on demande à être rassurés. On ne fait plus rien sans en demander l’autorisation. Dans le doute, on annule tout.
Pour conjurer l’impuissance, l’évidence qu’on a été surpris dans la réalité, on se met à singer dès le lendemain des plans d’urgence et de fausse (...)
Chers amis
Alors que tout ce qui est social, environnemental et éducatif , s’annule autour de nous, Autres Climats et ses organisations impliquées ont décidé de ne rien annuler et de vous inviter encore et encore ce samedi et ce dimanche
VENEZ C’est important de montrer qu’on peut continuer d’échanger de bâtir, de construire et d’espérer
Équipe Coordination
Collectif Autres Climats Facebook/
Site/ Blog
Voir :
L’invitation
Le programme
Les informations (...)
[bleu]De l’entropie sociale [/bleu]
Dans les années 60, dans Tristes Tropiques, C-L. Strauss définissait l’entreprise de la culture et de la civilisation humaine comme une quête désespérée de lutte contre l’entropie universelle , ce principe qui pousse tout vers le chaos. Il s’appuyait sur le principe de physique quantique, dit de l’entropie généralisée, qui postule que toute énergie va vers sa dispersion.
En 2015, à l’approche de la COP 21 , nous observons une prise de conscience relative , que cette (...)
Le pouvoir qu’on délaisse - KroniKs 589 et Graines d’Orties
[fuchia]Aujourd’hui une certaine pensée consensuelle limite la question du pouvoir à celle du « pouvoir d’agir »[/fuchia]. Il s’agirait ni plus ni moins au fond que de convaincre des personnes qui auraient renoncé petit à petit à un pouvoir sur leur vie et sur leur environnement.
Une telle présentation implicite de la question démocratique a l’immense avantage d’ouvrir un champ d’objectifs (la reconquête du pouvoir d’agir) tout en isolant , en (...)
Notre attitude face à la peur- KroniKs 588 et Graines d’Orties
De plus en plus , au fil de la destruction du lien et des structures sociales, nous autres , acteurs , nous prenons conscience que ce qui va être déterminant , c’est notre attitude vis à vis de la peur.
Dans une société , socialement protégée, intégrée, la peur était, elle aussi, gérée, c’est à dire, réduite à des situations d’urgence et particulières. C’était le règne de la peur exceptionnelle
Aujourd’hui, à l’inverse, la peur est devenue la (...)
Le travail social et éducatif au risque des morales qu’on lui impose : KroniKs des Robinson du 22 Octobre et Graines d’Orties 587
[bleu] Le temps de LA Morale [/bleu]
De tout temps la morale a été imposée de l’extérieur. Mais la particularité de la morale est qu’elle a été pendant des siècles une simple morale de reproduction, d’application et d’imposition. C’était LA morale ; le singulier l’imposait et la garantissait. C’était la même pour tous et la même d’une génération à l’autre. Qu’importe sa (...)
Les yeux qui tâchent - KroniKs des Robinsons du 15 X 2015 et Graines d’Orties
Nous avons les yeux qui tâchent, un regard qui laisse un peu de nous sur les personnes et les situations que nous avons à connaître.
Nous sommes pris et contenus dans les rencontres qui nous impliquent ; dans les situations , les événements qui nous troublent.
Nous avons les yeux qui tâchent car notre regard se transforme. Nous ne pouvons plus voir les gens ou leurs problèmes, depuis les institutions qui sont censées (...)
Valeurs essentielles de la République (III) : Fraternitude - KroniKs des Robinsons du 01 X 15 et Graines d’Orties 584
Alors que les pouvoirs publics et les institutions n’ont de cesse de se demander comment « restaurer » les « Valeurs essentielles de la République », pour les valeurs engagés sur les terrains de toutes les fractures (sociales, éducatives, générationnelle, institutionnelle, politique, économique), ce qui nous interroge est plutôt ceci :
Comment se fait il que tous les lieux sociaux (...)
Valeurs essentielles de la République (II) : Egalitude - KroniKs des Robinsons et Graines d’Orties 583
Alors que les pouvoirs publics et les institutions n’ont de cesse de se demander comment « restaurer » les « Valeurs essentielles de la République », pour les valeurs engagés sur les terrains de toutes les fractures (sociales, éducatives, générationnelle, institutionnelle, politique, économique), ce qui nous interroge est plutôt ceci :
N’est ce pas au nom même d’un principe d’égalité théorique et (...)
Kroniks des Robinsons Valeurs essentielles de la République : Libertude (1) et Graines d’orties 5 cent 82
Alors que les pouvoirs publics et les institutions n’ont de cesse de se demander comment « restaurer » [bleu]les « Valeurs essentielles de la République »[/bleu], pour les valeurs engagés sur les terrains de toutes les fractures (sociales, éducatives, générationnelle, institutionnelle, politique, économique), ce qui nous interroge est plutôt ceci :
Comment peut-on en arriver à vouloir faire taire (...)
Le Social qui travaille : KroniKs des Robinsons 581 et Graines d’Orties
Le Social qui travaille (suite) :
Pour un observateur externe, les situations s que nous créons en pédagogie sociale n’ont rien de faciles. Il faut tout un dispositif pour les faire naître : présence affirmée, soutenue, communication permanente , mise en place d’outils et d’ateliers et surtout du temps, beaucoup de temps.
A côté de cela il subsiste bien d’autres lieux et d’autres,liens dans différents milieux où les liens (...)
KroniKs 580 et Graines d’Orties
[bleu]On confond souvent la pauvreté et la précarité[/bleu] au point d’alterner ces deux concepts dans les mêmes discours et de les inter-changer.
Pourtant tout les oppose ; la pauvreté , on connaît bien : elle est rareté, manque , pénurie, vide parfois. Elle pousse à réagir , à se déplacer, à entreprendre , à inventer et innover mille autres manière se vivre. Elle pousse à la trouvaille, la débrouille, au système D.
La précarité, nous commençons seulement à la connaître, (...)
Un travail social et éducatif basé sur du « travail vrai » KroniKs des Robinsons et Graines d’Orties 579
Pourquoi dit on « Travail » devant « Social » ?, dans l’expression et nom de secteur « Travail Social ». Et pourquoi en va -t- il autant pour le terme « Educatif » dans « Travail Educatif » ?
Ce n’est certainement pas anecdotique puisqu’on insiste en nommant bien comme « travailleurs » les professionnels qui s’y emploient : « Travailleur social ».
Dans aucun autre secteur de l’activité économique , où le (...)
[rouge]Une nouvelle énergie pour les Robinsons[/rouge]
En cette veille de rentrée, notre association, développe une nouvelle énergie qui montre un nouveau cap pour 2015/2016.
En avant la coopération : MJC- Centre Social (de Chilly) , Animakt, associations locales d’habitants et de parents
[bleu]Intermèdes Robinson va multiplier échanges et chantiers en communs avec des partenaires de longue date. [/bleu]
Avec eux , nous allons ouvrir de nouveaux ateliers de rue en zone prioritaire, développer (...)
KRONIKS des Robinsons et Graine d’Orties 5 cent 77
Éloge de la fuite ?
Qui n’ a jamais entendu derrière les services téléphoniques informatisés, les voix douces enregistrées, les paroles pleines de politesse qui nous promettant contact, écoute et considération, … sourdre un tout autre refrain ?
[rouge]« Nous allons donner suite à votre appel »[/rouge], répètent à longueur de temps les répondeurs du 115, de la polyvalence de secteur, de la sécurité sociale , de la CAF, des hôpitaux… et nous comprenons tous (...)
Générations contre reproduction KroniKs 576 des Robinsons et Graines d’Orties du 13 aout
[rouge]Toute sa vie Albert Jacquard a milité pour faire comprendre des idées si simples qu’on les croyait parfois naïves[/rouge]. L’une d’entre elles , revenait, sans cesse : l’être humain ne se reproduit pas, il s’engendre. C’est à dire que tout être humain naît et est par définition complètement nouveau (ce à quoi s’oppose l’idée de reproduction).
Tout le monde le sait et pourtant nous faisons comme s’il n’en était (...)
Ceux qui ne trouvent pas de place doivent nous éblouir (Anonyme)
[rouge]Une démarche traditionnelle dans le travail social vise toujours à chercher à aménager des petites places, pour ceux qui n’en ont pas[/rouge]. Nous voici en quête quelques « niches » pour des incasables ; des logements précaires, pour les sans logis ; des petits Jobs et demis emplois pour ceux qui n’y accèdent pas.
Obnubilés par la question de la place , nous en cherchons des plus petites, des plus faciles, des plus précaires. (...)
Vivre sans pourquoi Publié le 9 juillet 2015 par intermedes
Vivre sans pourquoi (Alexandre Jollien)
« La Rose est sans pourquoi ; elle fleurit parce qu’elle fleurit, n’a pour elle même aucun soin et de ne demande pas : Suis je regardée ? » (Angelus Silesius , cité par A. Jollien)
Il y a quelque chose de l’ordre du « Sans Pourquoi », dans la Pédagogie Sociale. Cela réside dans l’absence totale de conditions, de réversibilité, de donnant / donnant, ou de contrat qu’elle met en oeuvre.
Un atelier est un (...)
KroniKs de Robinson 571
Une des tendances actuelles des administrations, institutions, établissements est de transformer les problèmes rencontrés avec les individus, comme avec les familles, les groupes, voire les communautés, en problèmes de relations.
Relations contre positions
Cette tendance à qualifier et justifier toute rupture de service, tout refus de prise en compte, toute exclusion, au nom de problèmes relationnels rend de nombreux services et résout de nombreuses contradiction.
En (...)
[rouge]« Je t’envole, tu l’envoles, elle m’envole »[/rouge] ; faire du social c’est conjuguer. Conjuguer le sujet avec le verbe ; conjuguer par tous les temps et à tous les moments. Conjuguer avec le passé , tel qu’il est , et le présent tel qu’on l’a, pour un futur compliqué.
Eduquer c’est conjuguer le singulier et le pluriel .
[bleu]Eduquer c’est transitif :[/bleu] il faut un complément direct. Eduquer lui ou elle et non pas à quelque chose. Tout est adressé à quelqu’un, qu’il faut impacter , choquer. (...)
Depuis une vingtaine d’années dans la catégorie des mots d’ordre, mais aussi des doctrines sous jacentes aux réformes éducatives et sociales, qu’on nous impose, un seul dogme domine et s’impose :[rouge] seul vaudrait le droit commun ![/rouge]
Le renvoi au droit commun : finalité ou tombeau du Social ?
Et il faudrait que cette invocation au droit commun (nous ne parlons nullement ici du réel accès aux droits, plus introuvable que son invocation) empêche dans la réalité, toutes les reconnaissances : (...)
Administration de la confiance : KroniKs 568 des Robinsons et Graines d’Orties du 19 Juin
[rouge]Paul Virilio utilise l’expression « administration de la peur » pour nous expliquer comment le climat de peur personnelle, sociale , familiale et politique qui nous entoure est soigneusement entretenu par une accélération perpétuelle de la vie de tous les jours. [/rouge] La nécessité de réagir et de s’adapter en permanence en temps réel et en temps présent nous prive de toute perspective et nous rend comme (...)
Servitudes et miseres de la politique de la Ville – KroniKs des Robinsons du 11 Juin et Graines d’Orties 567
[rouge]Nous assistons dans nos banlieues à un étrange ballet[/rouge] : tandis que les structures de lien social, de proximité sont soigneusement limitées, déconstruites et détruites, s’affirme une nouvelle liturgie pour un autre âge.
Cérémonies de signature de contrats de ville, bilans, petits cocktails entre amis, discours à coup de « République » et de « Laïcité », on nous berce d’une (...)
KroniKs 566 du 4 Juin 2015 et Graines d’Orties
Il faut avoir le « courage de ne pas être » ; c’est un leitmotiv, c’est une philosophie
Et ce dans toutes les dimensions de la vie sociale.
Ainsi, en politique , il faudrait avoir le courage de ne pas avoir d’opinions bien établies ou si peu ; il ne faut pas être engagé. Ce serait vraiment mal vu que vous ayez été perçu , par le passé, comme militant ou impliqué. Soyez le plus loin possible de ce que vous prétendez défendre : l’idéal serait de vous (...)
KroniKs des Robinsons 565 du 28 mai
[rouge]2005-2015[/rouge]
L’association Intermèdes Robinson a été créée le 21 Mai 2005
[bleu]Un peu d’Histoire[/bleu]
En 2005, la première association Intermèdes avait dû cesser ses activités (la « Maison Robinson ») depuis un an (2004). Le souvenir en était encore cuisant ; [bleu]Intermèdes s’était développée depuis 1997 et avait déployé une grande activité dans le quartier sud de Longjumeau.[/bleu]
La disparition de cette première association s’était accompagnée d’une (...)
KroniKs des Robinsons 563 et Graines d Orties du 21 Mai
[bleu]Aujourd’hui les relations sociales, éducatives, « n’attachent pas »[/bleu]. Les entrées en établissement, les admissions en mesure s’interrompent sans qu’on y prenne garde pour X raisons, et à tout bout de champ.
Dans le secteur social, de la protection de l’enfance, dans l’éducation spécialisée, il n’y a jamais eu autant d’exclusions, mais aussi de « fins de mesure », de mains levées, d’abandons et surtout de disparition des publics.
Les (...)
NA DARA ! - Kroniks des Robinsons du 14 Mai et Graines d’Orties 561
« NA DARA » – [fuchia]du Romanes : « N’aie pas peur ».[/fuchia]
[rouge] " Na dara "[/rouge] ,[bleu] tel est le message qu’Ivan Akimov, artiste et fondateur des Kesaj Tchave, nous a envoyé en direct , lors de nos rencontres improbables des bidonvilles, du quartier.[/bleu]
N’aie pas peur, que c’est bien trouvé ! N’aie pas peur , d’abord car les raisons d’avoir peur, ne manquent pas : fermeture en cascade de tout ce qui est social ! (...)
Options et Déceptions : KroniKs des Robinsons du 6 Mai 2015 et Graines d Orties 560
[fuchia] C’est samedi… à la MJ Centre Social de Chilly [/fuchia]
Aujourd’hui , il n’est plus permis à ceux qui s’engagent que de le faire dans un cadre où on prétend se satisfaire de son unique activité ; plus d’horizons lointains à nos actions, plus de croyance raisonnable dans l’extension de nos options.
Le novateur le sait : il ne prépare pas un quotidien qui change ; il rentre dans un curieux rapport avec la (...)
L’action éducative , sociale, culturelle est aujourd’hui saturée d’intentions. Nous sommes dans ce que [bleu ciel]Victor Franckl dénommait « l’hyper-intentionnalité ».[/bleu ciel]
Nous sommes en passe de ne pas nous intéresser à ce que nous faisons pour ce que c’est , mais pour ce qu’on vise. De même, les enfant qui sont les destinataires de toutes sortes et d’innombrables projets, sont bien souvent perçus uniquement pour ce qu’ils pourraient être demain, en bien ou en mal. L’enfant en devenir, l’enfant (...)
Les groupes et personnes porteurs d’initiatives sociales sont a priori préparés aux difficultés de toutes sortes, qu’ils rencontrent pour mettre en oeuvre et tenir leurs actions, de la part des institutions et collectivités. Cela n’est pas nouveau, c’est quasiment le BA BA.
ils sont habitués à réaliser leurs objectifs propres, tout en ne rentrant dans aucune de leurs cases pourtant obligatoires ; ils sont habitués aux imbroglios administratifs , à la complexité des dossiers, à l’exigence des demandes (...)
Lettre d’info n° 13 / février 2013[tiré de N’Autre école le 17 mars 2013]
Livres jeunesse hiver 2012-2013[tiré de N’Autre école le 17 mars 2013]